28 novembre 2007

J+61 / Ouverture du festival de la Loose pour nos deux mois de voyage !

Nous sommes le 19 novembre, cela fait donc 2 mois que nous avons quitté Paris. Au programme aujourd’hui, rejoindre Moyale, passer la frontière et rejoindre le Kenya. Nous avons nos billets en poche pour le bus qui part à 6 heures. Nous devons être à 4h45 devant le bus, nous prenons donc le chemin de la gare routière toute proche. A cette heure, il fait nuit noire et la ville ne dispose bien sûr pas d’éclairage public. C’est donc presque à tâtons que nous marchons sur le chemin de terre où nous faisons notre maximum pour éviter les bosses. Nous discutons de savoir si il vaut mieux être à droite ou à gauche dans le bus, rapport au soleil qui tapera fort quand il se lèvera, quand dans un cri je tombe droite comme un piquet dans une tranchée d’1 mètre cinquante de profondeur pleine d’eaux boueuses ! Stan enlève ses sacs et s’approche pour voir comment me sortir de là, après bien sûr s’être assuré que je n’avais rien de cassé, non, tout à l’air d’aller, et en traîtresse, la tranchée dont les abords sont irréguliers l’avalent à son tour. Il s’en sort comme il peut, trempé et pour ma part je m'en extrais grâce à l’aide de deux personnes qui avaient du assister à la scène. Ils sont désolés. Pas autant que nous. Nous sommes trempés de ces eaux usées. En effet, de nombreux trous jalonnent les rues de ce pays et maintes fois nous nous étions dit que c’était super dangereux. La preuve ! Evidement, rien ne signale ces gouffres ou en empêche l’accès. Ils doivent servir à se évacuer les eaux et les touristes ! La scène a du être assez drôle à voir de loin et heureusement je me suis juste explosée le coude droit, ça saigne et c’est assez profond mais rien de cassé. Je n’ose même pas imaginer la suite de l’aventure si je m’étais cassé un truc. Nous nous changeons avant de monter dans le bus parce que 8 heures dans un bus en Ethiopie ce n’est déjà pas la joie mais dans des fringues mouillées et dégueulasses c’est inenvisageable. Nous nous installons juste au moment où je me fais une petite baisse de tension sûrement due à la chute et nous voilà partis direction le Kenya. Le voyage est long et fatiguant comme toujours mais nous arrivons à Moyale avant la nuit. Nous nous installons pour déguster un dernier café éthiopien et en profitons pour changer nos birrs en shillings kenyans, au marché noir, ici les banques ne font pas le change du Birr vers une quelconque monnaie ! Le taux n’est pas super intéressant par rapport à l’officiel mais nous n’avons pas le choix, nous gardons tout de même la moitié de nos birrs au cas où nous trouverions un meilleur taux. Nous allons vers les services de l’immigration éthiopienne. Nous savons dores et déjà que nous allons galérer. Deux jours plus tôt nous nous sommes rendus compte que le visa était d’un mois alors que nous le pensions de trois comme la plupart et cela fait presque 6 semaines que nous sommes dans le pays. C’est vrai que nous avons fait l’erreur de ne pas vérifier et maintenant nous nous retrouvons au pied du mur. Les douaniers se rendent tout de suite compte du problème, et nous donnent la solution, retourner à Addis pour obtenir la prolongation ! Génial ! Au ton que prend la discussion nous sentons bien qu’il va y avoir une autre solution, moins légale. Apres avoir parlementer longuement nous leur proposons 600 birrs, eux demandent 1000. En sachant qu’à Addis le visa coûte 360 birrs et qu’il faut au moins quatre jours aller-retour plus ce que cela nous coûterait en déplacements, hébergements et nourriture, si ils acceptent nous nous en sortons bien. La discussion se prolonge et ils finissent pas trouver notre proposition honnête et apposent enfin le tampon de sortie du pays. Ouf ! L’idée de devoir retourner à Addis nous rendait dingue, c’est quand même pas la porte à coté. Soulagés nous nous dirigeons maintenant vers les autorités kenyanes où les choses se passeront beaucoup mieux. Contre 100 dollars nous avons 3 mois de visa pour visiter le pays. La tuile c’est que nous n’avons pas tout ce temps ! Premièrement notre visa tanzanien pris à Paris sur les conseils de l’Ambassade tanzanienne expire le 14 décembre et deuxièmement, notre vol pour Madagascar initialement prévu le 14 décembre ne peut être décalé, la faute aux vacances de Noël. Nous avons donc jusqu'à cette date pour « visiter » le Kenya et la Tanzanie, autant dire mission impossible vu la taille de ces pays. Nous allons devoir faire une sacrée sélection sur les endroits où nous allons et croiser les doigts pour que les transports ne soient pas trop lents ! Un festival je vous dis !

Le bitume Moyale-Ethiopie prend fin, et nous voilà sur les routes de terre de Moyale-Kenya…