29 décembre 2008

J+286-287 / Los peones

Chimaltenango milieu de matinée, nous embarquons dans la voiture de Tim. Nous prenons la route de Las Escobas, le village où ses parents l'emmenaient en vacances tous les ans quand il était enfant. Ils partaient pour un mois avec leur camping-car du Canada jusqu'ici. C'est une des raisons qui l'ont poussé à y installer une école d'anglais. Dans ce village il se sent chez lui et reconnu, il a aussi envie d'aider ces gens à s'en sortir. Son idée, c'est que l'anglais est un tremplin pour les enfants de ce pays pour partir aux Etats-Unis, où ils pourront essayer quand ils seront un peu plus grands, de trouver un boulot. Même si la paye ne sera pas énorme ce sera toujours beaucoup plus qu'ici et ils pourront en renvoyer une petite partie pour aider leurs familles restées au pays. Une pause rapide dans un café internet, nous saluons un de ses potes et nous voilà sur la route. Une bonne heure de route légèrement bitumée qui ne pose pas trop de problème à la voiture rabaissée et coupée sport de Tim. C'est arrivés au premier village étape que nous abandonnons le goudron pour laisser place aux cailloux et

25 décembre 2008

J+283-286 / Pas de fumée sans feu

Réveil dans la maison d'Ita et Tim au fond d'une petite impasse non goudronnée de Chimaltenango. Maison au toit plat qui attend sans doute un étage supplémentaire, tiges de fer sortant des murs en parpaings non recouverts, douche au fond de la cour, Laetitia peut enfin se doucher avec de l'eau chaude. Une habitation typique de la région, du pays et sans doute du continent. Ita passe un bon coup de balai pour chasser l'eau de pluie qui stagne sur le ciment de la cour et en profite pour nous amener le soleil. Cette ville n'a rien de passionnant, sauf qu'elle est proche de la capitale historique Antigua, de la capital politique Guatemala City et qu'elle est traversée par la route Panamerican qui commence en Alaska pour finir dans la forêt du Darién au Panama. Ce qu'il y a de plus intéressant dans cette ville, ce sont les travailleurs, la vie quotidienne des habitants, voir une ville besogneuse loin des sirènes du tourisme qui masquent le bruit sourd de la vie ordinaire. Mais pour le reste nous nous rendons à Antigua avec Tim et son incroyable voiture jaune : un coupé sport. Au passage nous faisons un détour par San Andrès Itzapa. Garé, Tim nous emmène dans une petite rue en pente où des vendeurs de porte-bonheur ont installé leurs étales. On y trouve de tout : herbes, petits papiers pliés, bouteilles d'alcool sans étiquette, graines, petites statuettes à la cigarette. Nous arrivons au coin de la rue

7 octobre 2008

J+282-284 / Liaison Tikal-Chimaltenango

Après les ruines, nous voulons continuer notre exploration vers un côté plus nature et nous enfoncer dans les grottes de Raxruha qui forment un des dédales les plus grands du monde. Des dizaines de kilomètres de labyrinthe qui forment des rivières souterraines pendant la saison des pluies.
Midi nous attendons le bus collectif pour partir vers Flores, mais soit on nous a mal renseignés, soit nous sommes en retard. De bus il n’y en a pas. Prochain dans deux heures. Nous posons les sacs à l’ombre et nous nous mettons sous l’arbre. Un homme vient à notre rencontre et nous propose un minibus à un prix touristique. Nous le remercions et nous retournons à l’ombre de notre arbre pour nous en griller une. Le temps de la finir que le gars revient et nous propose un prix beaucoup plus raisonnable. Le temps de monter les sacs sur la galerie de la camionnette et nous partons pour Flores, petite ville sympathique située sur une petite presque île. Une heure de route sous une pluie battante, à l’arrivée n’ayant pas d’adresse nous suivons un rabatteur vers un hôtel nous protégeant de la pluie comme nous pouvons. La chambre n’est pas formidable,
mais pour une nuit cela ira bien, l’homme en profite pour nous vendre deux billets pour Raxruha pour le lendemain, nous discutons le prix et concluons l’affaire. On part explorer cette minuscule bourgade,

5 octobre 2008

J+275-281 / Des touristes chez les Mayas

La nuit, les lumières de la civilisation défilent, nous arrivons sur Tegucigalpa. Le car s'immobilise. Érik sera-t-il là ? Nous prenons nos petits sacs et descendons. "Hey guys, what's up?" Ca fait toujours plaisir d'être accueillis à la sortie d'un bus, cela fit bien longtemps que cela ne nous est pas arrivé. Nous sautons dans un taxi direction son hôtel. Ce n'est pas le plus chic, ni le plus moche. Nous ne restons qu’une nuit alors cela fera parfaitement l'affaire. Pas une échoppe d'ouverte, nous nous rabattons dans une station service pour manger. Au menu, des hamburgers des plus basiques, soda à volonté. Pas de doute on se rapproche des Etats-Unis. Pendant que nous dégustons, dehors des gars font vrombir leurs customs, polishent leur carrosserie et se la racontent accoudés à leur caisse avec la portière-papillon ouverte. Pas à dire une belle brochette de kékés. Chacun rejoint ses pénates.

3 octobre 2008

J+271-274 / Granada, little Italy

Des taxis sont là à l'arrivée du bateau pour attendre le client. Nous négocions le prix et montons pour nous faire déposer à l'endroit où nous pourrons prendre le bus pour Granada. Sur place on nous dit que le bus est déjà passé et on nous conseille de prendre celui qui se prépare à partir et ensuite un autre pour Granada. Le chauffeur n'a visiblement pas l'intention de nous attendre et le temps de décharger nos sacs du coffre du taxi, il commence à démarrer, nous sommes obligés de courir et de monter en route par l'arrière. Comme souvent en Amérique Centrale c'est un grand bus jaune Blue Bird. A croire que tous les vieux bus américains et canadiens ont échoués là. Nous nous installons, le gars chargé de faire payer essaye comme cela arrive souvent, de nous extorquer bien plus que le prix normal, des vendeurs de tout un tas de choses à manger montent par l'avant et redescendent par l'arrière à chaque arrêt, un trajet normal de bus quoi ! On nous dépose à un croisement où nous attendons le bus suivant pour Granada qui ne tarde pas à arriver.
Granada, ville coloniale, probablement la plus belle du Nicaragua nous accueille en fin de journée avec une lumière magnifique sur ses bâtiments ocre. Nous nous mettons tout de suite à la recherche de l'hôtel Roxane, le fameux hôtel tenu par un italien et sa femme dont nous ont parlé les allemands sur l'Isla Ometepe. Roxane et Giovanni sont là et ils ont des chambres de libres, sans les souris ! Roxane nous annonce un montant plus élevé que celui qu'avaient eu les allemands et à nos têtes elle descend d'elle-même le prix. Finalement nous prendrons une chambre pour nous trois, elle donne sur une petite cour où jouent leurs enfants. Bonne ambiance, internet gratuit et apparemment Giovanni est un cuistot hors pair, pour les pasta en tout cas. L'endroit parfait pour trois ou quatre jours tranquilles dans cette ville qui n'est pas trop grande et dans laquelle il y a pas mal de choses à visiter. Pour commencer nous commandons à Giovanni de bonnes bières fraîches et des pâtes au gorgonzola. J'essaye de parler un peu italien avec Giovanni mais c'est l'espagnol qui me vient et comme lui parle un savant mélange des deux langues c'est assez incompréhensible pour les autres. J'apprends qu'il est installé au Nicaragua depuis huit ans, il était venu passer des vacances

18 septembre 2008

J+365 / sans commentaire


Enfin, on rentre, et on repart... pour un mois ! Re-retour a Paris prévu vers le 20 octobre. Pendant ce temps-la vous pourrez suivre la suite de nos aventures américaines et asiatiques. Enfin tout ça c'est si on a le temps.
Pour info, petite fête prévue le week-end du 31 octobre, donc affaire à suivre.

3 septembre 2008

J+267-271 / L'ami americain

Nous entrons dans le hall du terminal de bus, regard d'ensemble, mon oeil s'arrête sur une silhouette connue. Éric, l'américain de Seattle assis attendant sagement le départ du bus. Il n'a pas changé, si ce n' est qu'il a perdu un peu de ses coups de soleil et retrouvé son teint d'aspirine. Comme nous il part pour le Nicaragua, il ne sait pas exactement ou et après discussion dans le bus, il est bien tenté lui aussi par un passage par Isla Ometepe et son lac qui est le plus grand Amérique centrale. Un passage de frontière plus loin, nous descendons dans une ville faisant face à l'île et ses deux majestueux volcans. Avant de nous embarquer nous essayons de prendre des nouvelles de Slava, savoir si il a bien embarqué pour son vol direction La Havane, car Éric qui a payé son ticket via sa carte bleue s'est vu retourner l'argent du vol et il est sans nouvelles de lui. Malheureusement la compagnie aérienne ne veut pas lui confirmer sa présence sur le vol par clause de confidentialité. Espérons qu'il ne se soit pas fait enlever par la police qui lui a proposé de le déposer à l'aéroport. Nous ne sommes pas bien sûr que les policiers dans ce pays soient de toute confiance.
Arrivés sur la jetée nous trouvons tout de suite un bateau qui fait la liaison quotidienne avec l'île. Un bateau mi-cargo, mi-ferry, mi-rafiot. Nous nous installons sur le pont supérieur pour admirer l'île couronnée de ses deux majestueux volcans, Concepcion et Madura. Après quelques minutes de navigation l'ambiance change, les vagues se forment, se creusent et nous plongeons et remontons en cadence. Le bateau gîte de droite et de gauche ; régulièrement les vagues arrosent le pont, on se croiraient en pleine mer. Nous subissons une bonne heure de ce traitement. Un peu avant d'arriver à
Le lendemain nous projetons de nous rendre au Cerco Verde, enclave aquatique proche de la berge. Pour cela nous nous rendons au village pour louer des vélos. Éric en profite pour essayer de retirer de l'argent, mais faute de passeport il est refoulé après plus d'une heure d'attente, c'est donc Laetitia qui s'y rend pour lui. Je profite de ce temps pour regarder la France jouer contre la Hollande, mais nous devons partir à la mi-temps alors que la France martele le but hollandais sans jamais trouver la faille. Deux bonnes heures de bicyclette, nous nous arrêtons de temps en temps pour nous reposer et regarder l'évolution du match sur les télés de ceux qui le suivent ... cela se finit par un score absolument scandaleux, sans doute du à un nombre incroyable de fautes d'arbitrages en faveur de la Hollande !!! Une bonne bière en arrivant pour nous remettre de ces deux petites heures de bicyclette et nous allons nous promener autour du petit étang, chercher quelques cailloux sur la plage de sable noir et se frayer un chemin dans une mangrove bien marécageuse.
A la nuit, nous sommes de retour à la maison, la famille s'est un peu inquiétée de notre retard. En arrivant au village nous avons dû chercher une voiture pour nous emmener le soir jusqu'à l'autre bout de l'île dans une ferme où nous devrions trouver du café, au pied du plus petit des deux volcans. Nous récupérons nos sacs, faisons nos adieux à cette famille d'une nuit ; à peine avons nous roulé quelques dizaines de mètres que la voiture tombe en rade de façon définitive. Merde. Le chauffeur nous dit de pas nous inquiéter, son fils va venir nous chercher pour nous emmener en 4x4, pour patienter nous ouvrons des bières chaudes. Le fils arrive et nous nous remettons en route, il nous faut une bonne heure et demie de route pour parcourir la distance qui n'est pas grande, mais la majeure partie se fait sur de la piste caillouteuse et boueuse. Vers 21 heures nous arrivons à la Finca Magdalena. Éric souhaiterait dormir à la fraîche dans un hamac, mais il fait vraiment frais alors il prend comme nous une petite chambre. Le restaurant étant encore ouvert nous en profitons pour remplir nos estomacs et partons nous coucher, car demain il va nous falloir être en forme pour gravir le volcan jusqu'à son sommet, même si c'est le plus petite des deux et que ses flancs sont ombragés.
Chacun se réveille à son rythme, et vers 10 heures nous partons en prenant soin d'esquiver le guide que le personnel de l'hôtel a essayé de nous mettre en les pattes. Rapidement nous nous rendrons compte de l'inutilité de celui-ci : le chemin est tout droit jusqu'au sommet. En chemin nous découvrons des plantations de cacao, une pépinière de caféiers mais aussi des pétroglyphes datant des premiers temps de l'occupation de l'île. Cette première partie a tout d'une promenade. Jusqu'au moment où nous croisons un groupe qui en redescend les chaussures et les pantalons couverts de boue et qui annonce l'air bien fatigué que nous avons franchit le premier tiers. Petit à petit nous comprenons, les pierres sont de plus en plus glissantes, de plus en plus de boue, la côte se raidit et la végétation se densifie. Les pauses se font de plus en plus fréquentes et nous n'avons même plus les poumons pour nous fumer une petite tige, qui serait d'ailleurs instantanément éteinte tant nous suons sang et eau. La végétation change, les arbres se tordent, les branches s'entremêlent, les mousses, les orchidées et autres plantes parasites viennent y trouver refuge. Nous continuons péniblement notre chemin surveillés de loin par les singes. Dans le lointain les cris des singes hurleurs qui font échos sur les parois du volcan. Vers 14 heures nous arrivons au sommet, nous redescendons et quelques minutes plus tard nous découvrons un petit lac qui s'est fait sa place au creux du cratère. Nous prenons le temps d'admirer le lieu, de nous baigner, de déjeuner et redescendons avec précaution tant il y a de boue et de pierres glissantes. Presque arrivés à la ferme, nous nous posons pour admirer les singes hurleurs qui tiennent conseil au sommet, sur la canopée !
Dès le lendemain nous récidivons pour une promenade qui parait plus facile. Nous prenons la direction d'une cascade qu'on nous a indiqué. Nous manquerons de nous perdre plusieurs fois en chemin, si nous n'avions pas trouvé l'aide de fermiers qui bossaient par là. Pour accéder à la cascade, le chemin sera lui aussi bien pentu, pas autant que la veille, mais avec la fatigue il en parait tout autant. Petite déception en arrivant à la cascade, elle est petite et encombrée de tuyaux et de ciment posés par les gens pour en récupérer l'eau afin d'irriguer leurs champs et sans doute leurs maisons. De retour nous admirons de nombreux pétroglyphes disséminés dans la forêt. Bien fatigués nous nous installons sur la terrase pour admirer le soleil se coucher derrière le volcan en buvant une bonne bière.
Notre séjour sur l'île, qui concourt pour l'une des sept merveilles naturelles du monde, s'achève. Avant de quitter la ferme je discute avec l'un des fermiers qui m'explique la façon dont il traite le café dans cette ferme. A l'ancienne et sans pesticide. Récolte à la main, dépulpage dans de vieilles machines et séchage au soleil pendant plusieurs semaines, contrairement à certaines régions ou cela se fait en quelques jours. Ici il pleut beaucoup. Voila la recette d'un café organique et selon leur dire le meilleur du monde. Sans hésiter nous achetons une livre de café vert.
A pied et sous le soleil nous gagnons l'arrêt de bus dans le village en contrebas, patientons avec quelques autres touristes que le bus arrive. Nous montons a bord de l'épave qui ne dépasse pas les 15 kilomètres heures, mais qui jamais ne s'arrête. Après deux heures de trajet nous voilà dans le nord de l'île, nous déjeunons et nous nous installons dans le rafiot pour regagner la côte.

25 août 2008

J+264-267 / Les caféiers au pied du volcan

La destination finale de notre bus est San José au Costa Rica, nous avons donc demandé au chauffeur de nous déposer en chemin, à l'embranchement de la route de Boquete. Pas de problème. Vers 5h du matin nous sommes réveillés par le collègue du chauffeur qui nous annonce qu'ils ont oublié de nous déposer. Génial. Ils nous débarquent sur le bord de la route en nous disant de traverser et d'attendre un bus. Nous nous demandons si nous ne sommes pas déjà à la frontière avec le Costa Rica parce qu'il y a ce qui semble être un poste frontière. D'ailleurs un homme qui semblerait être un douanier nous demande nos papiers. Un bus arrive et nous nous dépêchons de passer de l'autre coté de la route pour l'arrêter. Il fait encore nuit et les passagers sont des gens qui vont travailler. Nous apprenons que le premier bus pour Boquete est à 6h30 alors nous décidons d'aller jusqu'au terminus à David, ce sera mieux que de l'attendre dans le noir sur le bord de la route, et pour peu qu'il se mette à pleuvoir en plus. Nous mettrons plus d'une heure pour rejoindre David ce qui confirme notre doute par rapport à la frontière. Nous n'aurons pas longtemps à attendre, un grand bus jaune américain Blue Bird est sur le départ pour Boquete. Le temps qu'il se remplisse et c'est parti. Encore une heure de route et nous voici à Boquete, le village au pied du volcan, du sommet duquel, d'ailleurs il est possible de voir par temps clair d'un côté l'océan Pacifique et de l'autre la mer des Caraïbes. Il nous faut trouver un hôtel et le guide en indique un sympa dans le bas du village à côté du fleuve. Nous en prenons le chemin quand nous sommes interpellés par une dame qui nous dit qu'elle a des chambres dispo dans son hôtel, ça tombe bien c'est justement celui que nous cherchions. Elle était en route pour prendre le bus pour David et nous dit que les clés de la boutique sont cachées dans le pot de fleur et de nous installer. En fait ça ressemble plutôt à une petite maison avec un petit salon et une cuisine et deux chambres équipées de salles de bains. Nous en choisissons une et posons enfin nos gros sacs. Effectivement le fleuve coule juste devant et il y a un mini jardin pour pouvoir en profiter. Une petite douche et nous nous préparons rapido un petit café parce que ça va être l'heure de retrouver Kalin et Jason. Ils sont comme prévu devant leur hôtel à nous attendre, nous avons tout juste le temps de discuter avant que la guide pour le Coffee tour arrive. Elle est hollandaise et comme beaucoup d'étrangers s'est installée dans la région il y a quelques années. Le climat et la beauté du coin attirent de plus en plus de monde, beaucoup d'américains qui viennent passer leur retraite dans ce coin tranquille. Sur la route nous avions vus des panneaux annonçant la construction de nouvelles résidences et tous étaient en anglais, c'est clair que ça ne s'adresse pas aux panaméens. Nous montons dans le 4X4 qui nous emmène dans une plantation de café. La guide nous explique qu'avec son mari ils ont eux aussi une plantation mais qu'elle emmène ses clients dans celle de son ami parce qu'elle est plus grande et surtout elle dispose de toutes les machines qui permettent d'expliquer le processus. Arrivés sur place nous attendons trois américains qui vont suivre la visite avec nous. Cela durera trois heures et malgré le fait que ce ne soit pas notre premier Coffee Tour nous avons appris beaucoup de choses, les processus n'étant pas tout a fait les mêmes dans tous les pays. Le propriétaire a conservé toutes les machines de son grand-père qui avait commencé l'exploitation et qu'utilisait à l'époque et qui fonctionnent encore. Elles sont à leur emplacement d'origine dans une petite maison en bois et c'est intéressant de voir de quelle manière cela a évolué. Nous terminons par une dégustation de cafés ayant subit différents types de torréfaction, légère, moyenne et obscure ou française! Vient ensuite la partie « et maintenant vous allez bien m'acheter un ou deux paquets de café ? ». Comme nous ne sommes intéressés que par le café vert qui se conserve mieux et qu'ils n'en n'ont pas ce ne sera pas pour nous. Par contre nous faisons l'acquisition d'un grand sac à café pour tenir compagnie à celui que nous avons ramené du Brésil.
Nous revenons au village et passons l'après-midi ensemble à nous balader, notamment dans un jardin privé ouvert au public, à boire un bon café en terrasse (où il est interdit de fumer) et nous trouverons notre café vert dans une usine de torréfaction en chemin. Nous dînons ensemble et nous disons de nouveau au revoir, Kalin et Jason partent demain matin pour Bocas del Toro sur la côte nord et nous restons une journée de plus pour explorer la région.
Le lendemain nous passons au marché acheter quelques fruits et légumes et nous partons sur les chemins. Nous suivons d'abord la route goudronnée et dès qu'un petit chemin se présente nous l'empruntons. Nous longeons une jolie rivière pendant un bon moment, nous nous arrêtons sous un arbre pour pique-niquer et arrivons ensuite dans une forêt bien dense sur une colline. Les paysages et les lumières sont magnifiques et ça nous fait du bien de nous retrouver dans la nature après ces quelques jours à Panama Ciudad.
Le lendemain nous repartons déjà. Nous nous levons à l'aube pour prendre un bus pour David et de là nous savons qu'il y a des départs pour San José, la capitale du Costa Rica. Ca va nous prendre plusieurs heures de voyage, avec un passage de frontière et une arrivée en fin de journée. Nous arrivons effectivement vers 19h à San José et nous devons changer de terminal. En fait il n'y a pas de terminal regroupant toutes les compagnies mais des petits terminaux privés pour chaque compagnie, évidemment ils sont disséminés dans la ville. Nous comptions enchaîner avec un bus pour le Nicaragua puisque nous n'avons pas l'intention de rester au Costa Rica mais il n'y a pas de bus de nuit, le prochain est le lendemain matin à 8h. Nous achetons notre billet que nous payons pour la totalité du trajet alors que nous nous arrêtons bien avant, dans une petite ville près du lac Nicaragua d'où nous pourrons prendre un bateau pour l'Isla Ometepe, notre prochaine destination. Nous nous mettons à la recherche d'un hôtel dans le quartier et atterrissons à "l'Hotel Petit", un établissement dont l'ancien proprio était français. Nous constatons tout de suite que le niveau de vie ici est encore plus cher qu'au Panama. Le prix de la chambre est proche de ceux qu'on trouve en Europe. Le quartier ne regorge pas d'hôtels, il est tard alors on négocie un peu le prix et on s'installe. On sort dîner et on rentre rapidement se coucher, on est KO et on se dit que finalement ce n'est pas plus mal qu'on ne voyage pas cette nuit. Demain on doit se lever tôt pour prendre notre petit déjeuner avant d'aller au terminal qui demande d'arriver une heure avant le départ du bus ! Pire que pour prendre l'avion.

24 août 2008

J+260-263 / Sin City

Nous voici débarqués du bus en plein centre de Panama Ciudad. Nous prenons un taxi pour nous faire déposer dans le quartier dans lequel, d´après le guide, se trouvent les hôtels bon marché, et nous nous séparons provisoirement de nos compagnons de voyage. Nous allons dans quelques hôtels mais les prix sont bien au delà de ce que nous pensions. Nous demandons à des gens dans la rue qui nous indiquent un autre quartier, celui dans lequel le bus nous avait déposé un peu plus tôt ! Nous avons pris le taxi pour rien et nous rebroussons donc chemin mais à pied parce que finalement ce n´est pas si loin que ça et que les taxis ne sont pas donnés ici. La monnaie du Panama est le Balboa (évidemment pas Rocky mais le conquistador espagnol qui prétendit avoir découvert l'océan Pacifique) mais il est indexé sur le dollar et du coup les prix sont en dollars, les billets sont des dollars, les mêmes qu´aux Etats-Unis et seules quelques pièces sont des balboas, quand ce ne sont pas des cents de dollars... Heureusement les prix sont un peu moins élevés qu´aux Etats-Unis mais on sent bien qu´on s´en rapproche de plus en plus. D´ailleurs, il y a des fast-food partout et on ne peut fumer nulle part, si c´est pas la preuve ça. Bref on change de quartier et on trouve une chambre avec une vrai fenêtre sur un vrai extérieur, ce qui est loin d´être le cas dans tous les hôtels, la clim, un lit et une salle de bain privée pour un prix raisonnable. Il était temps, il se met à pleuvoir des cordes sur la ville. Après une bonne douche qui fait un bien fou, la première depuis six jours (pas de douche sur le bateau et l´eau salée ça peut laver mais c´est quand même pas la même chose) la pluie s´est arrêtée et nous allons faire un petit tour et manger un morceau. Nous devons aussi trouver un internet pour voir si les autres ont envoyé un mail pour nous informer de l'endroit où l'on pourra les retrouver. Pas grand chose dans le quartier et honte sur nous, nous allons au Mac Do. En France on n´y va jamais (je vous jure que c´est vrai et pourtant on en a un tout près de chez nous) et là, je ne sais pas ce qui nous a pris, pour la première fois depuis plus de huit mois, nous choisissons la malbouffe. Comme il fallait s´y attendre c´est pas génial et ça reste sur l´estomac. Nous allons donc marcher un peu pour faire descendre tout ça et au coin d´une rue nous tombons sur Kalin et Jason qui eux aussi ont trouvé un hôtel dans le quartier. Nous allons ensemble envoyer un mail à Slava et Erik qui sont eux de l´autre côté de la ville pour leur dire que nous les retrouvons à leur hôtel et prenons un taxi -à quatre le prix est nettement plus raisonnable- pour aller les rejoindre. Le chauffeur nous dit de ne pas nous promener dans la ville de nuit, nous parle de pistolets et de voleurs, ambiance. Ce ne sera pas la seule personne à nous dire de faire attention, de ne pas aller dans tel où tel quartier parce que c´est dangereux. Même des policiers à vélos nous ont mis en garde. Tout cela ne nous aide pas à nous sentir, comment dire, en sécurité... De toutes les villes que nous avons visitées, c´est la première fois que nous ne nous sentons pas à l´aise et que nous sommes sur nos gardes. Une fois que nous avons retrouvé Slava et Erik nous allons tout de même à pied dans le quartier pour trouver un endroit pour dîner, faut pas devenir parano, et on est sept dont cinq gars, il doit y avoir plus facile comme cible pour d´éventuels voyous. Après ça nous trouvons un endroit sympa et branché, bonne musique et cadre agréable avec galerie d´art mais sans autres clients que nous pour boire quelques bières. Une première soirée sympa avec nos cinq copains ailleurs que sur le bateau.
Le lendemain nous allons voir le seul point d'intérêt de la ville, le Canal de Panama. Il traverse l'isthme de Panama sur 80 km pour relier l'océan Pacifique à l'océan Atlantique. Chaque année 14 000 bateaux l'empruntent et des travaux d'élargissement sont en cours pour permettre le passage à des bateaux encore plus gros, ce qui occasionnera sans aucun doute des dégâts écologiques. Dans la ville de Panama, on peut voir les bateaux franchir les écluses de Miraflores et c'est donc la que nous nous donnons rendez-vous. Le passage des bateaux s'observe d'une grande terrasse. De là nous pouvons voir d'énormes bateaux qui font la queue à l'entrée de l'écluse. L'un d'eux est en train de la passer, c'est très impressionnant. Effectivement des travaux d'élargissement s'imposent, il n'y a pas plus d'un mètre entre le bateau et le bord du canal a cet endroit. Des petits trains tractent le cargo pour le guider dans le canal et lui faire passer les différents bassins qui permettent d'élever le bateau et de lui faire passer l'écluse. Nous restons là un bon moment à regarder ces mastodontes avancer lentement et enfin reprendre la mer. Nous avons tout juste le temps de visiter le musée qui explique la construction du canal. L'idée remonte au début du 16ème siècle, la première tentative de construction commence en 1880 par les français et ce sont les américains qui le terminent. Le canal ouvre en 1914. Près de 28 000 ouvriers sont morts pendant la construction, notamment de paludisme, de fièvre jaune ou d'accidents. Nous n'aurons pas le temps d'en apprendre beaucoup plus, l'heure c'est l'heure et nous nous faisons mettre dehors par les gardiens. Nous revenons dans le centre, chacun ayant son programme, pour nous ce sera le dernier "Indiana Jones" avec Kalin et Jason dans le quartier moderne hérissé de buildings.
Nous passons encore deux jours à Panama Ciudad. Nous en profiterons pour envoyer un gros colis pour la France avec toutes les choses encombrantes et lourdes achetées en route. Petit à petit le groupe se dissout. Kalin et Jason partent les premiers.
Nous passons une après-midi à marcher dans la ville. Ce n'est pas joyeux, certains quartiers semblent dans un état de délabrement avancé. Murs décrépis, immeubles abandonnés, rues sales... Nous avions déjà traversé des villes peu accueillantes mais habituellement il y a toujours un quartier vivant et joli mais ici rien. Nous décidons de passer à l'hôtel d'Erik et Slava voir si ils sont là. Le lendemain ils partent tous les deux, Slava à Cuba et Erick on ne sait pas trop, d'ailleurs peut-être que lui non plus n'en a pas trop idée. Une dernière soirée ensemble à boire des coups sur le banc d'un parc public et à observer les gens et nous finissons dans le bar branché de la première nuit mais cette fois il est plein. On se dit au revoir, on s'embrasse et on se souhaite bonne chance pour la suite. Pour nous, la prochaine étape est Boquete, un village au pied d'un volcan et où se trouvent des plantations de café. Nous allons de nouveau devoir passer la nuit dans un bus, il part à 23 heures. Nous passons cette dernière journée dans un café internet, ça tombe bien il pleut, et nous en profitons pour écrire un peu pour le blog. Juste avant de partir pour la gare routière nous recevons un mail de Kalin et Jason qui viennent d'arriver à Boquete alors que ce n'était pas ce qu'ils avaient prévu. Ils nous disent que le lendemain à 9h ils vont faire un coffee tour et que si ça nous intéresse il reste de la place pour nous. On ne pensait pas les retrouver si rapidement et bien sûr on dit oui pour le coffee tour, même si ça nous laissera tout juste le temps de poser nos sacs à l'hôtel et de peut-être prendre une douche. Mais c'est le tour du monde du café ou bien ?
Nous prenons un taxi pour la gare routière qui comme souvent est excentrée. Le bus ne part que dans trois heures, ça ne va pas être facile de s'occuper. La gare est grande et bien éclairée mais il n'y a pas grand chose. Nous laissons nos gros sacs dans les bureaux de la compagnie, ce sera plus facile pour traîner la galoche. Un centre commercial se trouve juste en face et nous y allons en nous disant que peut-être là-bas... Nous faisons le tour pour trouver l'endroit où nous allons manger un morceau, pas facile de choisir entre fast-food et ... fast-food. Nous nous installons dans une petite pizzeria en espérant qu'ils ne nous servent pas trop vite. Malgré ça nous n'y passons pas plus d'une heure, ce qui nous en fait encore deux à occuper. Et si on faisait encore le tour du centre commercial ? Entre-temps presque tous les magasins ont fermé. Pas de chance. Mais, c'est quoi cette lumière là-bas ? Allons-y. Un vendeur de glace, achetons une petite glace. Nous la mangeons en traversant les allées sombres de cette galerie commerciale en traînant la patte pendant que les femmes de ménage nettoient derrière nous et qu'une petite musique bien kitch nous accompagne. Plutôt glauque et il ne s'est pas passé plus d'une demi-heure... Nous décidons que nous avons assez exploré le lieu et nous retranchons dans la salle d'attente en guettant l'arrivée du bus qui nous l'espérons ne sera pas trop pourri. Il fini par arriver et bonne surprise il est tout neuf. Par contre il est encore trop tôt pour nous y installer. Nous nous allumons une petite clope pour patienter et au bout de deux minutes le chauffeur vient nous dire que nous ferions mieux de l'éteindre, si un policier passe par là il pourrait nous arrêter. Quoi ? Mais nous sommes dehors ! Ben oui, mais ici c'est interdit de fumer même dehors. D'ailleurs c'est vrai que nous avions vu des affiches devant certains magasins interdisant de fumer à moins de 50 mètres alors que c'est la rue ! Pas cool, en tout cas on l'écrase, on s'assoit sur nos sacs et on patiente trente minutes de plus.

23 août 2008

J+254-259 / One dollar

La mer est calme, le ciel est clair. Un trop léger vent gonfle la voile, insuffisant pour que le capitaine coupe le moteur. Petit à petit Carthagène disparaît. Nous passons les dernières bouées. Le soleil s´approche de l´horizon. Quand enfin le soleil touche la mer et enflamme le ciel nous sommes en pleine mer. Nous ne sommes plus qu´une petite coquille de noix perdue dans l´immensité aquatique des Caraïbes. A la demande du capitaine Marco, Laetitia organise les quarts, ils seront de deux heures chacun. Le premier de Laetitia est demain matin de 6 à 8, le mien juste avant de 4 à 6. Après une petite collation qui fera de nous des marins de haute mer et le temps d´admirer les étoiles, tout le monde part dormir excepté celui qui doit assurer son quart. Avec Laetitia, nous dormons dans l´entrepont, ce n´est pas assez grand pour s´allonger totalement, mais moins bruyant que la cabine adjacente au moteur et moins chaud que celle de proue. Marco, Morgane et les deux colombiennes dorment sur le pont. A quatre heures Éric vient me réveiller, je mets un peu de temps pour émerger, je prends la barre et tente de maintenir le cap à 320 degrés. Une main posée en repère sur la barre permet de rectifier le cap au fur et à mesure que les vagues ou le vent poussent le bateau dans un sens ou dans l´autre. Peu à peu le ciel s´éclaircit, les étoiles s´éteignent les unes après les autres, léger clapotis des vagues pour saluer le levé de sa majesté. Elle se fait attendre, mais on devine sa lumière au dessous de l´horizon. Les nuages viennent voiler sa splendeur, et je devrais encore attendre quelques minutes que sa majesté daigne enlever ses derniers voiles avant d´illuminer l´immensité de la mer et blanchir la grand voile. Brise de côté, soleil dans le dos, cap sur le Panama. Il est 6 heures, les dernières obscurités de la nuit ont disparues, Laetitia passe à la barre et garde le cap à 320.
Petite brise, ronronnement du moteur, légère houle, les heures passent, le capitaine enfile les bières et prudemment nous laisse la barre. Toutes les deux heures un nouveau mousse prend la relève. Cette insignifiante chose que nous sommes au milieu de l’océan maintien son cap plein ouest jusqu' au couchant et pour fêter le plongeon du soleil dans la mer Caraïbe nous préparons une série de rhums bien tassés. Tous les membres de l’équipage s’entendent bien et c’est une bonne chose dans un espace aussi réduit. Une nouvelle nuit sous les étoiles et le lendemain à l' aube des mouettes nous annoncent que la terre du Panama n'est plus loin. Capitaine Marco confirme que dans trois petites heures nous entrerons dans les eaux turquoises de l'archipel de San Blas. Deux heures encore et nous voyons la silhouette des premières îles, léger changement de cap. Les palmiers commencent à se dessiner, l' eau passe de bleu marine au turquoise. Quelques dauphins curieux viennent nous escorter jusque dans les eaux calmes de l' archipel. Nous jetons l' ancre, baissons la grand voile et plongeons les uns après les autres dans l'eau limpide et calme des San Blas. Quelques minutes plus tard des pirogues viennent nous accoster pour nous vendre poissons et langoustes fraîchement péchées pour un très petit prix. Nous partons pour l' une des trois îles principales. Un insulaire, ami de Marco nous fait visiter l'îlot et nous explique que cet archipel maintient comme il peut son autonomie vis à vis du Panama, que le gouvernement semi indépendant des Kunas, peuple des îles San Blas interdit toute construction hôtelière sur leur territoire et que seuls les voiliers peuvent mouiller dans leurs eaux. Petites maisons de palmes ayant chacune un accès à la mer. Des enfants jouent au basket sur la place, une épicerie avec peu de choses à vendre, quelques stands pour les souvenirs. De retour dans la maison de notre hôte, nous préparons quelques punchs en attendant que les amis de Marco finissent de préparer le repas du soir. La nuit tombe sur l'archipel et enfin les plats arrivent, malheureusement le peu de lumière nous empêche de voir le contenu de nos assiettes. Mais la bouche et tout son équipement gustatif nous font sentir que les poissons sont délicieux, que le riz n' est pas cuit, que les langoustes préparées par Marco demandent encore quelques minutes avant d'atteindre le fondu nécessaire. Pour les langoustes la deuxième fournée sera la bonne par contre pour le riz ce sera pire que la première à l'image des cuistots qui sont de plus en plus attaqués par le rhum et la marijuana. A la lumière de la lune nous rejoignons le bateau.

Les jours suivants: plage de sable blanc, monté de cocotiers, apnée pour regarder les poissons multicolores, étoiles de mer, poulpes... Nous prenons même un jour de plus pour passer du bon temps grâce à l'absence des douaniers pour nous délivrer notre visa d'entrée. Drôles d'îles que constituent cette merveilleuse archipel. Chez les Kunas, les habitants du secteur tout ce négocie pour un dollar. Tu veux les photographier c'est un dollar par Kuna, tu veux visiter une île un dollar par tête, tu veux cueillir une noix de coco c'est un dollar de plus, tu veux boire un coke pareil... la liste est longue et parfois surprenante. Une nouvelle fois nous pouvons constater que ce sont les femmes qui sont les gardiennes des traditions, ce sont toujours elles qui sont en costumes traditionnels tandis que les hommes préfèrent les tongs, le short, le T-shirt, le rhum et les cigarettes...
Après trois jours de ce régime nous sommes prêts pour repartir pour Porto Bello et rejoindre Morgane le mousse qui nous a quitté la veille. Le vent n'est toujours pas revenu et nous allons devoir continuer au moteur, quelle tristesse d'autant plus malheureux que Marco s'aperçoit qu'un fil de pêche s'est enroulé sur l'hélice et a finit par tordre la barre la reliant au moteur. Nous allons donc devoir rentrer à petite vitesse en espérant que le vent viendra gonfler notre voile. Ce ne sera pas le cas, elle faseillera tout le trajet. Nous mettrons près de huit heures avant de rejoindre bon port, alors que Morgane lui n'aura mis qu'une heure à bord d'un bateau à moteur. Nous aurons tout de même passé 6 jours en tout sur ce voilier, dont trois à naviguer.
Marco propose de nous héberger chez lui étant donne l'heure tardive de notre débarquement. Tout le monde est d'accord. Marco charge le pick-up. Avec Slava le russe, Eric l'américain nous sommes dans la benne à humer le bon air et admirer les collines boisées du Panama. Arrivées chez Marco, les deux colombiennes retrouvent leur frère qui s'était exilé quelques mois auparavant pour fuir la Colombie, la came et tenter de refaire sa vie loin du crack et de son père junky. Nous découvrons une maison où vivent un oiseau de proie, un singe-araignée et un sympathique Rotweller. Nous profitons de la soirée pour visiter la bourgade, ancienne ville de commerce au temps de la colonisation espagnole. Nous visitons le fort qui fut construit pour contrer les attaques pirates fréquentes en ce temps là.Le lendemain Marco nous dépose au guichet automatique pour récupérer ses derniers dollars. Nous prenons un taxi avec Éric pour le terminal routier de Colón, les autres sont déposés par Marco. Adieu rapide. Le quartier est pourri et salement fréquenté, heureusement le bus part rapidement pour Panama Ciudad.

28 juillet 2008

J+251-254 / Derniers jours en Colombie

Carthagène des indes, vieille cité post colombienne, qui vit de nombreux galions venant d´Espagne y mouiller pour décharger les esclaves et charger l´or. Nous venons à Carthagène pour son histoire et sa beauté mais aussi pour trouver un moyen de rejoindre le Panamá tout proche. Nous avions exploré la piste aéronautique mais elle s´est révélée assez chère pour une heure et demie de vol. Il nous reste encore deux solutions: un, longer la côte en bus jusqu´à Turbo pour s´approcher le plus près possible du Panamá puis prendre une multitude de petits bateaux afin de rejoindre Colón au Panamá ; cela nous prendrait quatre ou cinq jours. Deux, trouver un voilier qui rejoint Colón directement de Carthagène, avec une halte dans l´archipel de San Blas. Nous espérons trouver la réponse dans les rues de Carthagène où il y aura certainement des personnes pour nous renseigner, ce passage est une question en suspend depuis notre départ, car aucune route ne relie la Colombie au Panamá. Il n´y a qu´une forêt inhospitalière et tropicale, refuge de nombreux trafiquants, guérilleros et autres personnes plus ou moins fréquentable selon le degré d´aventure que l´on veut introduire dans son voyage.
A la faveur de la nuit nous débarquons près des remparts de la vieille ville. Avec nos sacs à dos nous la traversons, la semelle claquant le pavé et le nez en l´air en admirant les beaux hôtels dans lesquels nous ne dormirons pas. Nous ressortons par la grande porte et nous nous dirigeons vers des quartiers plus populaires. Nous arrivons dans une rue bien vivante, musique salsa venant de petites échoppes, des trottoirs encore plein de monde en train de discuter et d´autres à tituber ou déjà écroulés auprès de leur chère et tendre bouteille de rhum. Nous sommes bien loin des rues du centre historique déjà désertées par les vendeurs en tous genres, où seuls quelques touristes passent encore sous la lumières des réverbères. Sans problème nous trouvons notre hostel de voyageurs. A peine avons nous eu le temps de lancer un "buenas noches" que la réceptionniste nous renvoie un "hello, do you need a room?". Avec humour on aurait pu lui répondre "Yes, if we can pay in dollars?". J´aime pas beaucoup que l´on nous réponde en anglais alors que l´on a entamé la conversation en espagnol. Nous aurons l´occasion de rediscuter de cette forme d´impérialisme culturel dans un autre épisode. Revenons à Carthagène. Une fois posé nos affaires dans notre chambre sans fenêtre, nous repartons en quête de notre pitance quotidienne. En passant nous voyons sur le comptoir de l´hôtel une annonce pour un bateau qui part pour le Panamá dans deux jours. Nous appelons et prenons rendez-vous pour le lendemain avec un certain Marco à l´accent bien québécois. Nous grignotons quelque ACPM (Arroz Carne y Papas Maduras c´est à dire le plat typique colombien, riz, viande et bananes mûres) dans un petit resto à la lumière crue. Une petite promenade pour faire descendre et admirer les belles demeures qui hantent la vieille ville et nous nous jetons sous les draps.
Vers midi nous retrouvons comme prévu Marco dans le hall de l´hôtel en discussion avec un type à l´anglais teinté de vocalise post soviétique qui est aussi intéressé : Slava. Tous ensembles nous prenons la direction du port, nous embarquons sur un petit canot à moteur pas bien vaillant pour rejoindre le voilier, un douze mètres. Il ne faut pas bien longtemps pour nous décider pour la solution croisière sur les Caraïbes et abandonner celle de la baroude via la forêt du Darien. Rendez-vous avec Capitaine Marco dans deux jours sur le quai à quelques coudées de son voilier.
Nous occupons ces deux jours comme il se doit pour toute personne en voyage en pays étranger. Visite de la vieille ville, marche le long des remparts face à la mer, passage par un musée d´art contemporain à vomir. Lors d´un petit déjeuner dans un endroit où l´on sert autre chose que du ACPM dés le matin, nous rencontrons naturellement deux touristes et une nouvelle fois nous nous rendons compte qu´il est plus facile de créer des liens avec les autres voyageurs qu´avec les gens du pays. Entre touristes nous avons des histoires communes, nous butinons les mêmes lieux et nous nous recroisons parfois ; tandis que pour les gens du pays nous ne sommes que des gens de passages, ici pour trois ou quatre jours tout au plus. Alors au delà du "de quel pays venez-vous?" et autres formules de politesses, il ne reste plus grand chose à dire, parfois avec chance on peut discuter un peu de politique ou de football parfois même de Sarkozy !!! Et encore, la Colombie est peut-être le pays dans lequel nous avons crée le plus de liens avec les gens du pays. Même en essayer de passer un peu de temps dans certains endroits, on voyage trop vite, il faudrait pouvoir rester au minimum une dizaine de jours pour commencer à s´immiscer dans la vraie vie du pays et passer cette couche superficielle à laquelle nous nous arrêtons le plus souvent. Donc comme prévu nous nous lions avec quelques voyageurs en transit éphémère et nous nous retrouvons le soir sur une petite place où des gamins jouent au "futbal", tandis que les plus vieux discutent assis sur les bancs au pied de l´église. Une petite épicerie permet à tous de se pourvoir en boissons et autres friandises. Nous ferons de nombreux aller-retour pour nous charger de cette divine boisson qui délie les langues depuis des milliers d´années.
Et inéluctablement le temps vient pour nous de partir pour le port de plaisance. Nous retrouvons Slava et nous embarquons dans un petit taxi qui nous dépose près du ponton. Quatre autres personnes attendent, nous les saluons, nous nous présentons. Rapidement Morgan le Mousse de Marco (un français de Montpellier) arrive avec le canot et charge nos affaires pour les déposer sur le voilier. Quant à nous, nous restons à quai en attendant Capitaine Marco pour aller acheter de quoi vivre sur le bateau pour cinq jours. Nous remplissons deux bons chariots, je passe les détails des courses, votre imagination sera assez fertile pour en imaginer le contenu. Nous embarquons les uns après les autres sur le petit canot pour rejoindre le voilier. Capitaine Marco, Morgane, Slava le russe, deux colombiennes qui partent vivre au Panama, Erik l´américain, Kalin et Jason les british et nous deux digne représentants de la République Française. Nous levons l´ancre et prenons cap plein ouest.
Adieu Colombie bien aimée.

20 juillet 2008

J+246-251 / Les voyageurs des Caraïbes

Pas de répit, le paradis nous attend. Avant de partir nous dégustons un bon café moka avec le café que Rafael nous a préparé et nous mangeons des mangues que Victor nous a cueillies dans le jardin. Nous laissons le gros de nos affaires dans la maison, ne prenons que nos petits sacs à dos avec trois fois rien dedans et prenons un microbus pour le centre ville, avant que nous montions Victor s´assure que le chauffeur nous dépose bien au marché d´où nous pourrons prendre un autre bus pour l´entrée du parc. Nous arrivons au coeur du marché encore sale de la veille, avec la chaleur les odeurs montent, le purgatoire avant le paradis ? Le bus est là, sagement nous attendons qu´il se remplisse. Une vingtaine de minutes à mijoter dans la moiteur du bus et enfin nous quittons le purgatoire, le vent s´engouffre par les fenêtre grandes ouvertes et rafraîchit rapidement l´air ambiant. Nous traversons les zones un peu troubles qui bordent toute ville. Petit à petit les maisons de parpaings disparaisent, les chaussées se font plus propres et verdoyantes, les arbres font leurs apparitions. Sur notre gauche la jungle, sur notre droite la Sierra Nevada. Trente kilomètres plus loin le bus nous lâche, ça y est nous y sommes. Encore quelques pas, quelques pesos et nous aurons notre ticket pour les cocotiers, le sable blanc et la mer turquoise. Nous déboursons notre droit d´entrée beaucoup plus élevé pour les étrangers, on nous donne un joli bracelet à garder le temps de notre séjour. Mais avant de passer la barrière nous devons ouvrir nos sacs, comme le couple juste devant nous. Pour nous ce sera rapide, pour eux c´est plus problématique, le jeune homme est colombien, fabrique de l´artisanat et possède un bon stock de bracelets, chapeaux et autres babioles que vous retrouvez sur tous lieux touristiques qui se respecte. Le gardien lui fait remballer sa camelote, lui signifiant l´interdiction de vente sur le site qui se situe dans un parc national. Notre artisan argumente qu´il n´est pas là pour vendre mais pour préparer un festival. Rien à faire ses babioles et son matériel devront attendre sa sortie du parc.
Encore 10 kilomètres avant la plage, deux solutions : marcher le long d´une route bitumée dans la chaleur lourde et humide de la jungle ou bien payer un taxi pour nous emmener jusqu´au bout de la route. Nous choisissons le taxi ; un vieux pick-up datant de l´entre deux guerres arrive pétaradant et fumant. On charge les sacs, le chauffeur redémarre sa vieille guimbarde au fil, nous partons avec un joli vrombissement de diesel et une belle volute de fumée noire. Nous finissons le chemin à pied par un chemin très boisé aux sons variés de la forêt, des souvenirs d´Amazonie reviennent. Le pas léger et le dos suant nous arrivons enfin en bord de mer juste à temps pour le coucher de soleil. Pas de chance nous sommes orientés plein est et le soleil est déjà derrière la montagne. Nous retournons au camping le plus proche –il n´y qu´un hôtel de luxe dans le parc- et trouvons deux hamacs pour la nuit, nous déposons nos affaires et retournons sur la plage pour profiter des dernières lueurs du jours en amoureux, main dans la main, les pieds dans l´eau, écoutant le bruit des vagues en perdant notre regard dans le ciel étoilé. Nous touchons un coin de paradis ; mais le bonheur est de courte durée, nous avons faim... Notre estomac nous ramène jusqu´au restaurant de la plage. Nous rencontrons Florent et Hélène, des vacanciers français très sympas. Repus nous allons nous balancer dans nos hamacs et rêver de sable chaud et blanc mais avec l´idée de se réveiller à l´aube pour admirer le lever du soleil, n´ayant pu profiter de son couché. Il est 4h30 et nous sommes de nouveau les pieds dans le sable blanc pour un lever de soleil digne des plus beaux posters à l´affiche chez le premier tour opérators le plus près de chez vous. Après autant d´émotions nous retournons nous coucher.
Je vous passerais les détails de ces deux jours d´intenses activités dans cet endroit où l´eau turquoise vient se mêler au sable blanc en léchant d´immenses rochers ronds émergeants des bancs de sable sur fond de forêt vierge. De plus pour ne rien gâcher cette ambiance, les plages sont désertes. On trouvera un autre endroit pour balancer notre hamac chez des vieux de la vieille qui ce sont installés là depuis de longues années. Ils étaient bien pénards les frangins avant que le gouvernement colombien ne laisse la gérance à une compagnie privée et que s´installent d´autres propriétaires de camping à coup de bakchich. Peut-être vivons nous les derniers années de ce paradis bientôt perdu... Leur camping n´est pas très entretenu mais cette petite famille un peu loufoque est vraiment sympa. Le dernier jour un des frères apprendra quelques pas de salsa à Laetitia pendant que nous attendons qu´une pluie tropicale et diluvienne cesse. Même au paradis le ciel a ses caprices, cela donne une vision alternative interéssante à notre paysage de rêve ; mais nous empêchera d´explorer la jungle. La pluie durera trois bonnes heures et de promenade nous devrons nous contenter de la marche de retour que nous ferons avec Marielle, une française expatriée au Québec. Nous reprenons un vieux taco pour rejoindre la route principale, de là un bus qui nous dépose au marché de Santa-Marta.
Le temps de faire quelques courses en ville, de quoi manger et de quoi boire, ce soir Marielle et Florent viennent manger à la maison. Le temps de nous installer, Victor nous apprend que ce soir c´est son anniversaire. Nous préparons la tambouille et invitons Victor et son pote à partager le repas avec nous. Marielle et Florent arrivent chacun de leur côté. Une bonne soirée à faire plus ample connaissance et nous trinquons aux 50 ans de Victor. Il ne restera pas longtemps avec nous. Tranquillement la conversation suit son cours et arrive d´elle même sur le sujet favori des expatriés - Marielle depuis 5 ans, Florent depuis plus de 15 ans et nous depuis seulement 10 mois - Notre chère et tendre patrie que nous avons tous quittés depuis un bon moment. Le résultat est que la France vue de loin n´est pas aussi belle et romantique que les touristes étrangers veulent nous le faire croire ! Surtout quand on aborde le côté star-système et néo-capitaliste de notre nouveau super président et de son gouvernement. Bref entre gauchistes et après de nombreuses cervezas, nous sommes d´accord la France, l´Europe et le Monde vont mal. Sur ce constat nous allons nous coucher et rêverons nous peut-être d´un monde moins égoïste, consumériste et m´as tu vu et peut-être d´une nouvelle révolution inutile...
La journée du lendemain, nous la passons à nous ballader en ville, manger des glaces en bord de mer, errer dans les magasins à touristes, aller de musée en musée : tous fermés ce dimanche et oublier nos bonnes résolutions révolutionnaires de la veille. Retour à la maison le panier chargé de commissions. Nous discutons de tout et de rien en nous balançant dans les hamacs. Pendant ce temps Marielle nous prépare un bon petit plat aux fruits de mer que nous dégustons autour d´une bouteille de blanc bien fraîche. Bonheur et satiété.
Vient le temps des séparations, petit à petit la maison se vide. Florent repart pour le sud continuer son séjour de plusieurs mois en Colombie, Marielle part plus au nord peut-être la retrouverons nous sur la route en Amérique centrale. Il est midi, nous attrapons un bus qui part en direction de Cartagène. C´est pas la première classe comme bus, mais il avance et on en demande pas beaucoup plus.

14 juillet 2008

J+242-245 / En voiture pour les Caraïbes

Une accolade chaleureuse et rapide à Tomas qui est très en retard pour chercher son fils pour le déposer à son match de foot. Un dernier baiser à Olga les cheveux tout ébouriffés et encore toute endormie. Un sac devant, le gros derrière et nous fermons la porte sur Bogotá. Petite pluie fine. Au portail nous saluons le gardien, sautons dans un taxi. Quinze minutes plus tard nous sommes à la porte numéro 5 de la gare de Bogotá. Une semaine s´est passée. Nous décidons de faire un stop à mi parcours dans la petite ville de San Gil. Rapidement nous trouvons un minibus, à peine le temps de fumer une clope que nous sommes en route. Nous remontons toute la zone nord de Bogotá à la recherche d´autres passagers. Une fois plein nous prenons notre vitesse de croisière. Après quelques heures de route, nous arrivons à la nuit dans la petite bourgade. Nous trouvons un hôtel dans nos moyens, cette nuit notre chambre aura vue sur parking. Un tour en ville, resto et papotage qui nous apprend qu´il y a un charmant village qui s´appelle Barichara à visiter dans les environs, parfait nous avons notre programme pour le lendemain.
Le jour se lève, les voitures démarrent dans notre parking, ça nous réveille mais pas pour longtemps, nous nous rendormons jusqu´aux environs de midi. Un mauvais café et de bonnes pâtisseries et nous nous rendons dans la petite station de minibus qui desserre les pueblos avoisinants. A peine rentrés dans l´enceinte que nous sommes hélés et dirigés vers le bon bus. Il est presque plein et ne tarde pas à démarrer. Une demi-heure de petites routes sinueuses et montagneuses et nous arrivons dans un sympathique petit village, où immédiatement une envie de flemme et de bon vivre vous envahit. Nous nous dirigeons vers le café le plus proche, histoire de planifier cette éprouvante journée de tourisme qui nous attend. Résultat, nous allons visiter le village. Comme d´habitude, nous passons par les églises, le mirador de la ville, le cimetière, le petit musée local, le cimetière, quelques photos. Dans une des églises nous admirons un saint étonnant, pour commencer il est noir, jusque là rien de grave mais c´est plutôt ce qu´il tient dans la main qui nous surprend. Une autre particularité de la région, les ormigas culonas. Presque toutes les petites épiceries avaient des affichettes annonçant qu´elles en avaient à vendre. On a mis un moment à comprendre de quoi il s´agissait. En espagnol, una ormiga est une fourmi et on ne voyait pas le rapport. En fait ce sont de grosses fourmis, culonas ça veut dire avec un gros cul et elles sont grillées et vendues au poids pour être mangées à l´apéro comme des cacahuètes. On a testé mais pas approuvé, le gout est un peu fort et en fait on préfère les cacahuètes. Voici la triste et dure journée d´un touriste. Après cette éprouvante après-midi nous retournons dans notre hôtel avec vue sur parking souterrain.
Le lendemain matin nous visitons l´étonnant parc de la ville et ses arbres envahit d´un parasite fait de milliers de filaments végétaux vert clair qui pendent des branches jusqu´au sol. Nous récupérons nos affaires et sautons dans le premier bus direction Bucaramanga. De là nous réservons un bus pour Santa-Marta. Départ vingt-trois heures. Cela nous laisse le temps de découvrir la ville qui n´aura pas grand chose de spécial. Retour à la station de bus, nous claquons quelques pesos dans une machine à sous, qui sont omniprésentes dans toutes la Colombie à l´instar des casinos. Puis patiemment nous attendons l´heure d´embarquement en regardant la télé dans la salle d´attente. Le bus ni neuf, ni vieux entre sur le parking. Nous payons notre taxe de gare et passons le portique. Sacs en soute nous prenons place et nous endormons très rapidement. Réveil à l´aube, nous sommes à l´approche de Santa-Marta. Choc de température quand nous sortons du bus. Nous avons bien gagné dix degrés depuis Bogotá. Il est 6 heures dans une gare vétuste, un café et nous appelons Susana la personne qui s´occupe de la maison. Elle arrive dix minutes plus tard. Grand sourire, peau colorée par le soleil, habillée de blanc. Pas de doute nous sommes aux Caraïbes. En quelques minutes le taxi nous dépose à la maison familiale de Tomàs. Susana nous laisse entre les mains de Victor le gardien et nous dit de l´appeler si on a besoin de quoi que ce soit. Victor qui semble très sympas nous accueille, nous fait visiter la petite propriété, nous montre notre chambre, nous monte des hamacs sur la véranda, nous apporte des mangues et finit par nous accompagner jusqu´à la plage qui est toute proche. Ce n´est pas une plage de rêve, coincée entre les immeubles en constructions et les forages pétroliers au large, mais c´est suffisant pour y passer l´après-midi au soleil. Le paradis est prévu pour dans demain où nous prévoyons de nous rendre dans le parc de Tayrona.
La maison étant un peu éloignée de la ville, en fin d´après-midi nous reprenons un bus pour le centre. Le bus fait un crochet par un barrio, bien loin du paradis. Route cabossée et maisons en parpaings à peine recouverts de peinture, toits en taule. Nous nous promenons dans Santa-Marta à la recherche de notre pitance, en profitons pour découvrir la cité et prenons bien garde de ne pas rater le dernier bus pour la maison. Onze heures nous nous endormons à quelques blocs de la mer des caraïbes, mais demain nous foulerons le sable du paradis.

12 juillet 2008

J+235-242 / Incroyables colombiens Episode III suite

Dimanche 5 mai, 11 heures Bogotá s´éveille. Nelly, leur dame de maison nous apporte café, jus d´orange, tartines : pas si mal de vivre dans l´aisance ! C´est le jour de la fête des mères en Colombie. Rapidement Olga nous laisse pour rejoindre sa famille, il y a une bonne trentaine de personnes attendues. Tomàs traîne un peu avec nous le temps de me donner deux nouvelles leçons d´échecs et de partir à son tour et en retard pour rejoindre sa famille. Quelques dizaines de minutes plus tard nous sommes dans les rues de Bogotá, direction le marché aux puces ; de marché aux puces il n´a que le nom, c´est plus tôt un marché artisanal, cela nous va très bien pour occuper ce dimanche ensoleillé. Après ce premier aperçu de jour, nous ne pouvons pas dire que Bogotá soit une belle ville, mais plutôt une capitale à vivre. Entourée de montagnes, d´immenses artères la traversent où à toutes heures circulent bus, motos, voitures, dont beaucoup de nos légendaires R12, la Colombie est l´autre pays de la Renault 12, comme le Maroc est la contrée de la 504, le Mexique celui de la Coccinelle. Les bus il y en a de toutes sortes, des récents, des vieux, des customisés, des petits, des grands et des très très grands appelés "Transmilenio" ; ils fonctionnent comme des métros, ils traversent la ville sur des voies dédiées cela permet d´admirer la ville sans perdre trop de temps dans les embouteillages, regarder les graphitis qui font leur retour. Depuis Rio de Janeiro nous n´en avions plus vus d ´intéressants. On peut se demander si le graf est signe d´une société industrialisée. Dans ces bus ultramodernes, une chose étrange nous a frappés, des pancartes donnant la priorité aux enfants pour les sièges et Laetitia en a été victime lorsque qu´un jeune père de famille lui a demandé de se lever pour laisser place à son morveux de 6 ans. L´enfant roi, un scandale, par contre, les vieux peuvent rester debouts.
Nous passons une semaine à Bogotá, nous pensions passer un peu moins de temps mais Olga et Tomás n´ont pas voulu nous laisser partir avant que nous ayons fait la fête le samedi suivant. Bogotá, une capitale plus près des étoiles, un titre un peu usurpé selon nous après être passés à La Paz qui frise les 4000 mètres d´altitude alors que Bogotá atteint un petit 2000. Enfin nous sommes suffisamment près de la voie lactée et des nuages pour nous habiller chaudement contre le froid et nous protéger de la pluie. Nous occupons notre semaine à ne pas nous lever trop tôt, visiter les lieux que nous ont préconisés Olga et Tomàs. Errer dans la ville entre les immeubles, déambuler dans les boutiques, notament la mémorable librairie française. Nous passons plus d´une heure à choisir des ouvrages, nous arrivons à la caisse avec notre pile de livres entre les bras, satisfaits de notre choix. La dame prend le premier livre, annonce sans autre mot "45 mile cada" "45?" "si 45" "porque, no es 22 mile per libro" la réponse est "45" le ton monte devant tant d´ammabilité et si peu d´explications. Nous comprenons par nous même que l´étiquette sur les livres ne sont qu´un code, nous comprenons aussi pourquoi ces livres prétendus neuf ont l´air aussi vieux et poussiéreux. Nous reposons la pile de livres sur le comptoir et gagnons la rue où l´atmosphère est beaucoup plus sympathique malgré la pluie. Nous sautons dans le premier bus direction le centre ville où nous parcourons toutes les boutiques de livres d´occasions, avec toujours la même phrase en bouche "Tiene literatura francesa en frances?" dans 80% des cas les réponses sont négatives, mais nous finissons par trouver notre bonheur: que du classique, mais dans des genres assez variés, science-fiction, polar, romantique... Après cette bien palpitante aventure il est l´heure de se restaurer un peu. Nous gagnons "La Fausse Porte" un petit restaurant qu´Olga nous a conseillé près de la place Simon Bolivar où s´agitent au son de la fanfare un bon millier de soldats. Nous y mangeons un tamal, une préparation de viande et de légumes enrobée dans de la feuille de banane, typique et très bon. En sortant du restaurant nous admirons quelques minutes les soldats en fumant une cigarette ; il n´est pas possible de fumer dans le resto, mais je vous rassure cela reste possible dans la plupart des endroits en Colombie car c´est le propriétaire des lieux qui choisit sa politique nicotique. Bref on peut choisir, pas comme dans certains pays ; c´est peut-être cela la démocratie. A moins que la démocratie ne soit plus qu´un masque pour une minorité bien pensante et dirigeante où seule la consommation et le profit doivent régner tout en préservant l´apparence d´un être bienveillant pour la plèbe - aujourd´hui sommes nous autre chose qu´une plèbe portant nos élus et nos patrons tel des pharaons - qu´elle cesse d´écouter de jours en jours. Fin de la parenthèse. Sur ce nous partons de la place pour prendre un bus direction le casino, nous aussi ce soir nous allons brûler de l´argent sur les autels du dieu dollar. Nous déboursons notre droit d´entrée pour la partie de poker, 30 mille pesos pour 20 jetons, c´est tout. On s´installe, la partie commence : les blindes sont à 1 et 2, la déprime ça sent l´arnaque ce tournoi. Dix minutes plus tard les blindes passent à 2 et 4. Cinq minutes plus tard Laetitia se fait sortir, très très déçue, avec son As-Dame ; quant à moi je tiens une heure de plus et me fait sortir deuxième de la table finale. On prend un taxi, qui démarre pied au plancher direction l´appartement. Sur les artères désertes à cette heure, il fonce à plus de 100 kilomètres heures en ralentissant à peine au feu rouge, préférant jouer du klaxonne. Arrivés à destination il nous allège de 20 mille pesos de plus. Il y a des jours meilleurs que d´autres. On rejoint nos petits lits d´enfants (nous occupons la chambre de Matéo le fils de Tomàs) et nous nous endormons.
Nous nous apercevons que notre visa n´est que de trente jours, et quatre semaines pour la C
olombie c´est peu. Nous demandons à Tomàs où se trouvent les bureaux de l´immigration pour que nous allions le prolonger. Pas de problème pour lui il nous donne rendez-vous dès le lendemain à son cabinet pour nous y conduire. L´histoire ne sera pas aussi simple qu´il y parait et nous devrons le priver d´un temps sans doute précieux en errant d´administration en administration avant de trouver le bon bureau. Au passage il nous offre un très bon restaurant italien. Notre visa est en tout cas prolongé de deux semaines.
Une autre promenade nous emmènera au jardin botanique, où la plupart des climats colombiens sont reproduits : désert, montagne, jungle...puis nous gagnons "la city" quartier de buildings au pied d´un des coteaux de Bogotá, au sommet quelques 500 mètres plus haut domine un petite église toute blanche qui prend magnifiquement la lumière du soleil en ce jour d´orage. Arrivé au sommet après avoir emprunté le téléphérique, nous pouvons admirer la ville qui s´ettend sous nos yeux dans son voile de brume. La petite église qui était si belle d´en bas perd rapidement de son charme à la voir de plus près mais cela n´empêche pas quelques fous de course à pieds de la rejoindre en moins de 20 minutes en partant du bas de la montagne. Retour à la ville basse par des moyens plus économiques en calorie et en sueur. Nous passons par une maison qui fut habitée par Simon Bolivar fondateur de la grande Colombie et libérateur d´une bonne partie de l´Amérique Latine du joug de la couronne d´espagne. Simon ne devait pas avoir la vie désagréable quand il séjournait dans cette maison de plain pied entourée d´un charmant jardin des plus fleuris. Un dernier passage par le coeur de Bogotá et ses buildings d´affaires et nous rejoignons l´appartement d´Olga et Tomàs. Ce soir nous faisons une partie de poker tout les quatre, Tomás en fin stratège comprend rapidement les principes du jeu et de mises mais cela n´empêchera pas Olga de ramasser le pot final avec un style plus que déconcertant.
Le lendemain et dernier jour pour nous dans la capitale. Tomas part s´occuper de l´anniversaire de son fils et nous partons nous promener avec Olga, profitant de ce samedi chômé pour elle pour traîner et déguster un café dans un troquet de luxe Juan Valdez. Comme il se doit, nous clôturons notre séjour en sortant tous les quatre dans une Rumba. Nous buvons, nous dansons en écoutant les dernières chansons de La 33, un groupe de Salsa en pleine ascension et qui dépoussière l´esprit de cette musique bien souvent un peu conservatrice.
Le lendemain nous prenons notre baluchons direction le nord pour Santa Marta au bord de la mer où Tomás nous prête sa maison de famille pour quelques jours, ils sont vraiment incroyables ces colombiens...