27 mars 2008

J+159-162 / Pas vraiment la paix à La Paz

De retour à la Paz après 4 heures de route dans le brouillard andin. Nous nous installons dans la cité pour quelques jours avant de rejoindre Isla del Sol sur le lac Titicaca où nous devrons retrouver notre pote Ivan. La Paz est à 3 600 mètres d´altitude, il fait froid et humide et après Coroico il nous faut un petit temps pour nous réacclimater. Nous profitons de ces journées pour visiter quelques musées, dont un magnifique sur l´art précolombien où nous admirons de superbes coiffes de plumes, des céramiques plusieurs fois centenaires, des tissus portés il y a de cela plusieurs générations ; le tout abrité dans un musée à l´architecture coloniale. Nos déambulations nous mènent dans différents endroits, marchés aux légumes, aux tissus et même le plus incroyable un marché aux sorcières, on l´on peut trouver de tout, amulettes porte bonheur, différentes herbes médicinales, dont la coca mais aussi des fœtus de lamas, des couteaux rituels et autres biblos plus ou moins catholiques. Nous passons par la gare centrale abandonnée depuis bien longtemps, puis redescendons dans le centre où se trouve un immense parc encore en travaux qui domine toute la ville, d´où on peut admirer le pont des Amériques qui rejoint les deux versants de La Paz. Nous repassons ensuite dans le quartier des affaires, d´où nous remontons tranquillement vers la place San-Francisco. La nuit tombe, les lumières de la ville s´allument. Nous trouvons un cinéma, ca fait si longtemps que nous nous ne sommes pas installés dans une salle obscure dans des fauteuils moelleux. Malgré le film à l´affiche dont je tairais le nom, nous prenons deux places qui à elles deux représentent un tiers de notre budget journalier, nous serons dix dans une salle qui peut en contenir facilement 400. Nous sortons naturellement déçus du film, mais heureux d´avoir squatté une salle de cinéma pendant deux heures. Nous nous demandons comment les boliviens peuvent s´offrir ce plaisir à 25 bolivianos la place vu leur salaire moyen qui avoisine les 400 bolivianos (moins de 40 euros). Nous voyons beaucoup de gens mendier où subsister grâce à de petits boulots (cireurs de chaussures, vendeurs de journaux où de babioles …) et surtout des personnes âgées qui n´ont visiblement pas de quoi subvenir à leur besoins après une vie entière de labeur. Encore une journée à errer dans la ville, passage Plaça des Armas où nous sentons une présence policière qui trahit le climat de tension dans lequel se trouve la Bolivie actuellement. Evo Morales premier président d´origine indienne et socialiste de surcroit, un peu avant les fêtes de fin d´années a fait passer de force, selon certain, une nouvelle constitution. Cela a provoqué une vague de mécontentements immédiate. Grèves, mouvements indépendantistes de la part de certaines régions. Dans la ville de Cochabamba il y a eu trois policiers lynchés, énormément de blessés chez les manifestants. Il y a eu une accalmie avec les fêtes, mais petits à petits les mouvements de protestations reprennent, il est temps pour nous de prendre la direction du Pérou, où la vie politique a l´air moins agitée.

J+153-158 / Coroico et pas cocorico

Arrivée sur La Paz après plusieurs heures de bus sur l´Altiplano Andin. La cité se découvre à nous telle une dame mystérieuse, le soleil perçant doucement son voile de nuages, laissant entrevoir ses charmes urbains dans cette lumière matinale. Nous abordons la capitale bolivienne par le haut nous y descendons petit à petit, perçant la couche nuageuse pour arriver dans ses voiles de pollutions urbaines, de la tranquillité de l´Altiplano, nous arrivons dans la fureur de La Paz. Le temps de descendre du bus, de prendre un taxi et nous sommes sur un autre versant de la ville pour prendre un mini-bus direction Coroico 3000 mètres plus bas. Nous descidons d´aller directement à Coroico et de nous arrêter à la Paz au retour. A notre grand soulagement nous n´aurons pas à passer par la route de la mort, mais par une nouvelle voie ouverte l´année dernière. Plus de 10 ans de travaux, quelques centaines de morts, c´est le prix payé pour éviter que l´hécatombe continue sur ce qui fût pendant longtemps la route la plus dangereuse du monde. Nous passerons par un col enneigé à plus de 5000 mètres où nous voyons nos premiers lamas, avant de redescendre vers Coroico, village paisible à l´entrée des Yungas, où nous espérons trouver du café. Nous arrivons en début d´après-midi en bas de la ville, la chaleur est beaucoup plus élevée et le soleil bien présent. Nous peinons jusqu´au centre du village à la recherche de notre auberge ; après nous être renseignés nous nous dirigeons vers la sortie du village et marchons encore 2 km et trouvons notre charmante petite auberge adossée à la montagne avec une vue unique sur toute la vallée, une piscine et même quelques caféiers disséminé dans le jardin. Rien d´étonnant pour un hôtel qui se nomme "Cafetal" - plantation de café - Plus de doute possible nous sommes sur la bonne voie. Nos affaires posées, nous partons faire une petite reconnaissance au village et nous trouvons sur la place centrale, carrée comme toutes les places centrales de Bolivie, le bureau de la coopérative de café de la région. Immédiatement nous nous y rendons, mais un peu tard, nous devrons repasser le lendemain. Le village n´est pas aussi beau que ce que nous imaginions, essentiellement construit en grosses briques rouges sans charme et sans comparaison possible avec les jolies maisons de briques que nous avions découvert à Madagascar, heureusement sa situation dominant la vallée est sublime. Nous nous délectons de ce paysage dès le matin en prenant notre café face à la montagne, laissant notre esprit se perdre, suivant du regard les nuages léchant tranquillement les pentes abruptes de la montagne. Nous profitons de ces quelques jours pour nous reposer, nous promener en découvrant ici et là des petites fermes aux plantations de café ne faisant pas plus de quelques hectares pour les plus grandes ; mais aussi beaucoup de plantations de coca plantées sur des terrasses conçues par les incas. Le lendemain nous retournons à la coopérative et nous faisons connaissance avec Juan, producteur et chargé de communication pour la coopérative qui participe au commerce équitable depuis 1994 et qui compte 350 cultivateurs. En effet la politique économique de ce commerce parallèle est de garantir un prix fixe toute l´année, plus un bonus d´environ 10%. Cette politique de commerce équitable vise à soutenir les petits producteurs face aux multinationales, à les former et les informer, à favoriser la culture dite organique - traitement chimique réduit au minimum - , mais cela permet aussi de créer, je pense, des cafés de terroir, comme cela existe pour le vin, donc de meilleure qualité. Le café fit son apparition en Bolivie dans les années 50 dans la région de Coroico, puis plus à l´est dans les Yungas où elle prit un essor plus important. Mais la production de la Bolivie reste confidentielle par rapport au Brésil le géant du café. Le brésil a une production annuelle de 30 millions de sacs, tandis que la Bolivie arrive les bonnes années à 80 000 sacs, un sac pèse 60 kilos. Nous apprendrons bien d´autres informations mais qui risquent d´être un peu rébarbatives et un peu longues à écrire. Nous sortons de cet entretien ravis, et pour fêter ça nous allons déguster un petit expresso. Sur le chemin du retour nous rencontrons un menuisier qui fabrique des machines dépulper les baies fraîchement cueillies. Ce type de machine est propre à la Bolivie et ne se trouvent qu´ici et notre homme tient la technique de l´inventeur lui-même : Monsieur Pinel dans le petit village de Suapi dépendant de la commune de Coroico. Notre séjour à Coroico s´achève par le concert de Los Olvidados, un groupe d´une trentaine de musiciens que nous a présenté Lydie, une dame incroyable qui va s´installer prochainement en Bolivie. Ce groupe essentiellement de guitares avec un esprit de fête qui fait plaisir dans ce pays où nous trouvons les gens plutôt froid. Nous finissons cette fiesta dans la salle des fêtes après qu´une pluie diluvienne nous ait obligés à nous y replier...il est 6 heures du matin, la bonne heure pour ramener mon corps titubant auprès de ma brune de corse, rentrée un peu plus tôt. Le lendemain nous quittons notre auberge sympathique et ses propriétaires un peu déjantés - des français installés en Bolivie depuis 25 ans - pour La Paz.

J+145-152 / Comandante Che Guevara

C´est l´heure de quitter le Brésil, ce géant d´Amérique du sud, direction la Bolivie. Objectif, Camiri, ville supposée d´où le "Che" aurait commencé sa révolution socialiste bolivienne en 1966, après que Fidel Castro ait acheté un terrain dans la région pour servir de base arrière. Mais avant d´arriver à Camiri nous devons traverser tout le Paraguay et nous prévoyons une étape dans sa capitale. Nous prenons un bus de Foz do Iguaçu à Asuncion et à l´arrivée nous nous informons des bus pour le lendemain. Nous apprenons qu´il y en a un dans une demi-heure et décidons de le prendre, visiblement il n´y a pas grand chose à voir à Asuncion et l´objectif c´est la Bolivie. Aussitôt nous achetons nos billets et nous embarquons, arrivée prévue le lendemain vers midi. Sur les coups de 2 heures du matin nous sommes réveillés pour nous rendre au poste frontière paraguayen. Encore endormis nous longeons un grillage avant d´arriver à une maisonnette délabrée où pour y accéder nous devons passer sur des pierres afin d´éviter de marcher dans la boue. Un vieux chien galeux à qui il manque une patte dort sur le pas de la porte, deux poules plus très fraîches font le guet sur ce qui, un temps, ont dû être des chaises. Nous attendons notre tour sous une lumière blafarde pour faire tamponner nos passeports dans une pièce où un lit jouxte le bureau. Après être passés devant des douaniers endormis nous regagnons le bus et nous rendormons. A l´aube nous sommes à nouveau réveillés pour passer la frontière bolivienne, que s´est il passé pendant ces 4 heures...avons nous longé un no man´s land, nous resterons dans l´ignorance. Pas la peine de se poser tant de question après avoir changé nos derniers guaranis en bolivianos nous présentons nos passeports et nous nous rendons à pied de l´autre côté de la frontière. Tous n´auront pas cette chance ; deux argentins resterons à la frontière, les douaniers estimant que leur apparence de saltimbanques et leur manque d´argent en font des visiteurs indésirables, par contre les trois Mormons en salopette avec leurs gueules de tarés congénitaux passent sans aucun problème. Devant nous la Cordillère des Andes se découvre pendant que l´asphalte disparaît. Quelques kilomètres de pistes plus loin notre bus est contraint de faire demi tour face à l´arrivée d´un semi-remorque, ce ne sera pas facile et quelques arbustes seront abattus afin de permettre la manoeuvre et de laisser passer le camion avant de reprendre notre route. Le bus continu sur Santa-Cruz et nous laisse à l´entrée de la ville de Camiri. Soleil, poussière et gaz d´échappements ; avant de repartir le chauffeur du bus nous laisse notre plateau repas. Nous nous asseyons sur un muret et le mangeons au milieu de chiens galeux à l´affût de quelques restes possibles. Une heure plus tard nous sommes en ville à la recherche d´un hôtel, le premier sera beaucoup trop cher, nous nous rabattons sur un autre juste à côté. A peine rentrés dans la cour je reconnais immédiatement le portrait du "Che" peint au dessus de l´une des chambres-cellules. Nous logerons dans la chambre voisine de cet idéaliste qui en 1966 est venu dans la région dans l´espoir d´une révolution socialiste avec l´aide du parti communiste local. Cette aventure se terminera au cours de l´année 67 par sa capture par l´armée bolivienne et par son exécution par des hommes, travaillant sans doute en collaboration avec la CIA, dans le petit village de La Higuera. Le Che n´aura pas reçu le soutient souhaité des paysans boliviens, ni du parti communiste local. Nous passerons quelques jours dans cette petite ville où la seule chose notable en dehors du passage du "Che" est le centre de production d´hydrocarbure "YPFB" qui est ensuite acheminé dans le reste de la Bolivie via un oléoduc. Nous aurons le temps de faire quelques recherches sur internet pour trouver la région où est cultivé le café. Los Yungas à l´est de la Paz dans le nord de la Bolivie, un seul chemin pour y accéder : La Route de la Mort.
En fin d´après-midi nous prenons un bus pour Sucre, de l´autre côté de la Cordillère Orientale, peu de kilomètres mais une arrivée prévue le lendemain matin. Nous comprenons rapidement pourquoi, au bout de quelques kilomètres de bitume nous empruntons une piste où deux véhicules peuvent difficilement se croiser. Quelques kilomètres plus loin dans une gorge abrupte, nous nous retrouvons nez à nez avec deux camions qui obligent notre chauffeur à procéder à une marche arrière sur 300 mètres, pas d´erreur possible sinon notre bus finirait dans le lit de la rivière 20 mètres plus bas. Heureusement, dans ces cas là, tous les passagers descendent du bus. A l´aube nous sommes à Sucre. Le taxi nous dépose aux abords de la place centrale. Direction le marché où se trouve toujours une "Comida Popular", seul endroit ouvert à cette heure où des dizaines de petits stands permettent de se restaurer pour un prix modique ; un café bien chaud, un salgado - petit chausson fourré à la viande et aux petits légumes, légèrement sucré - et nous partons à la recherche d´un hôtel avant d´aller explorer cette ville où Simon Bolivar signa l´indépendance de la Bolivie le 6 août 1825. Une ville de 200 000 habitants à 2800 mètres d´altitude, des dizaines d´églises d´influence hispanique, façades chargées de détails et de bas-relief. Lors de nos errances touristique, nous repassons par le mercado où nous achetons un petit café pour les fois où nous nous servons de notre petite cafetière italienne, mais surprise ils vendent le café déjà sucré et il est très difficile de s´en procurer du nature !
Pas de temps à perdre, nous avons rendez-vous avec Ivan dans un peu plus d´une semaine au Lac Titicaca et nous devons passer par Les Yungas, alors dès le lendemain nous prenons un bus pour Potosi. En quelques heures nous y sommes. Malgré ses abords lugubres, le centre ville est un petit joyaux d´architecture coloniale. Potosi, la ville la plus haute du monde (3100 m d´altitude) se situe au pied d´une montagne qui fût l´origine de sa richesse : Le Cerro-Rico - La Montagne Riche -, pendant plusieurs siècles les espagnols ont pu extraire des quantité incroyables d´argent, pour la gloire du bon roi d´Espagne. Plus de trois millions de personnes seraient mortes dans ces mines. La première moitié des victimes sont des indiens jusqu´au moment où l´église reconnaisse que ces sauvages auraient une âme, heureusement que les africains en étaient dépourvus et ont pu ainsi prendre le relais dans ce génocide à la gloire de ce bon roi d´Espagne. A partir du milieu du XIXeme siècle les mines se sont taries. Aujourd´hui seul l´étain est encore extrait dans des conditions toujours très dures pour les mineurs.
Après avoir admiré les façades d´églises, visité un monastère, un musée où nous avons pu admirer les magnifiques masques du carnaval d´Oururo, erré dans les rues, voilà l´heure de reprendre la route. Le lendemain matin, direction La Paz à travers l´Altiplano grande plaine qui sépare les deux cordillères andines.

22 mars 2008

et de six...

Le 19 mars nous avons fêté nos 6 mois de voyage, nous en sommes donc à la moitié de notre tour du monde. Ce jour là nous sommes à Huánuco, une petite ville au milieu du Pérou et nous décidons de célébrer ça en allant dîner dans le plus grand hôtel de la ville, le Grand Hôtel Huánuco. Le cadre semble idéal, nous arrivons dans la salle du restaurant, elle est vide, seul un grand écran télé anime l´endroit. Nous nous installons quand même, un serveur qui a dû passer toute sa carrière dans l´établissement nous amène la carte. Elle propose des plats locaux mais vu les prix on se dit que ça va être autre chose que ce que nous trouvons dans les restaurants populaires où nous allons d´habitude. En entrée nous choisissons des asperges au jambon et comme plat, de la viande. Nous commandons une petite bouteille de vin chilien pour accompagner tout ça. Le serveur fait les choses bien, ouvre la bouteille, l´habille d´une serviette blanche et fait goûter le vin à Stan, ce n´est pas de la piquette mais pas loin mais vu le peu de stock de bouteilles dont ils disposent on laisse tomber les réclamations. Arrivent les entrées et là on reste sans voix. Même à la cantine on fait mieux niveau présentation : des asperges -qui semblent sortir d´une boîte de conserve- sont roulées dans une tranche de jambon bien rose accomodé d´une flaque de mayonnaise gîsant à côté de cette magnifique composition. On en rigole, un peu jaune vu le prix des plats -rien que pour l´entrée c´est plus que ce nous payons pour deux dans un resto populaire- Nous mangeons plus que dégustons ces sublimes entrées. Quand les plats arrivent on attrape carrément un fou rire tellement ce n´est pas ce à quoi nous nous attendions. Pour arrêter le carnage nous ne prendrons pas de dessert, nous réglons l´addition qui se montera à exactement notre budget quotidien et rentrons à l´hôtel un peu dépités.












A Tarapoto deux jours plus tard nous recélébrerons ces six premiers mois dans un resto digne de ce nom devant un vrai dîner et pour une addition bien moins salée. Non mais...

16 mars 2008

J+141-145 / Encore de l´eau...

Quand nous arrivons à Foz do Iguaçu, la chaleur nous surprend, nous sommes au beau milieu de la forêt tropicale et ça nous change de la fraîcheur des jours précédents. Les chutes, qui font partie des trois plus importantes du monde et qui sont classées au Patrimoine mondial de l´Unesco, sont situées de chaque côté de la frontière Brésil-Argentine, la plus grosse partie du parc national étant du côté argentin. Mais les chutes attendrons demain et nous commencerons par le côté brésilien. En attendant nous visitons la ville qui n´a rien de vraiment attrayant, nous y remarquons une importante communauté musulmane et beaucoup de touristes. Nous aurons l´occasion de tester une Churrascaria, spécialité du sud du pays, c´est un restaurant où l´on sert de la viande grillée - radizio - à volonté. Nous qui sommes des amateurs de viande, c´est l´endroit parfait. La viande est grillée au barbecue et un serveur présente d´énormes morceaux sur des piques et les découpe directement dans l´assiette. Les brésiliens sont les rois du "à volonté, à pas cher", surtout pour les restos. Le lendemain soir nous tombons sur une pizzeria à volonté et là c´est carrément l´orgie, pas pour nous qui avons nos estomacs rétrécis mais les locaux s´en donnent à coeur joie. Des serveurs passent toutes les 10 secondes avec une pizza et en propose des portions à toutes les saveurs. Certains disent oui à chaque fois et se retrouvent vite avec une assiette qui déborde mais ça ne leur fait pas peur et nous en avons vu qui rajoutaient même ketchup et mayonnaise sur chaque part ! Ces pizzas sont accompagnées de morceaux de poulets et de chips bien grasses, bref que du light. Nous avions été surpris par les tailles rondouillettes des brésiliens, mais avec un tel régime rien d´étonnant...
Le lendemain c´est parti pour les chutes. Il fait beau, nous partons léger et arrivons rapidement à l´entrée du parc. Là tout est bien organisé pour les touristes, boutiques de souvenirs, bus pour les e
mmener jusqu´aux chutes et pas moyen d´y échapper... Nous nous retrouvons donc sur un sentier bien balisé qui mène aux chutes, le bus nous a déposé juste devant un hôtel rose bonbon qui fait vraiment tache au milieu du parc naturel, du gâchis. Les brésiliens disent que si la plus grande partie se situe en Argentine, c’est du Brésil qu’on les voit le mieux…

Effectivement c´est impressionnant, nous sommes encore loin mais nous les entendons déjà. Par contre il se met à pleuvoir et nous n´avons qu´un petit parapluie pour nous protéger. L´averse durera trois bonnes heures, tout le temps que durera la visite. Les gens sont presque tous équipés de capes de pluie jaunes et c´est assez rigolo de voir toutes ces silhouettes identiques déambuler sur le parcours. En plus des nombreux oiseaux, nous croiserons aussi sur le chemin des coatis, des petits mamifères qui ressemblent à des ratons laveurs et qui se balladent au milieu des touristes. La pluie ne gâchera en rien le spectacle qu´offrent les chutes et c´est trempés mais ravis que nous retournons à Foz do Iguaçu en attendant le lendemain pour voir la partie argentine, parait-il encore plus impressionnante. A l´hôtel nous rencontrons deux irlandais et un couple de français qui vivent en Guyane avec qui nous passerons la soirée à jouer au poker, pour le plus grand plaisir de Stan, des parties à 1 real. Si peu qu´un des irlandais jouait tous les coups, ce qui avait le don d´agacer Stan mais de permettre à Denis de gagner des mains incroyables, notamment avec un 7 et 3 dépareillés, suivi malgré l´attaque de Stan à 4 fois la grosse blinde avec sa paire de 8 servie. Denis toucha son full house sur le flop au plus grand désespoir de Stan.
Le lendemain, nous passons du Brésil en Argentine pour rejoindre l´autre partie du Parc National. Il dispose de nombreuses ballades et de passerelle
s qui permettent d´être au coeur des chutes et de les voir de différents endroits. Le point le plus impressionnant est la " Garganta del Diablo" (gorge du diable), point de rencontre de six chutes différentes (dont les plus importantes) qui provoquent bouillonnements et vapeur d'eau et avec un débit pouvant atteindre jusqu'à 12000 mètres cubes par seconde, ça décoiffe ! C´est assez difficile à décrire et les photos vous donnerons une meilleure idée du spectacle. La forêt dans laquelle se trouve le parc est luxuriante, avec toute cette eau rien d´étonnant, mais malheureusement elle a été tellement exploitée qu´il ne reste presque plus rien, elle s´étendait jadis bien au nord et à l´est jusqu´à l´Atlantique. Depuis 1930 elle a été détruite à plus de 80 %, surtout sur la partie brésilienne, les argentins s´efforcent de la préserver. Stan est persuadé que des modes de consommation "à volonté" comme on en trouve au Brésil contribuent grandement à cette destruction.











Notre premier séjour brésilien se termine sur ces magnifiques chutes, bien plus imposantes que celles du Nil que nous avions vues en Ethiopie. Après le Pérou nous avons prévu de revenir au Brésil dans la partie Amazonienne cette fois, pour rejoindre Manaus par le fleuve. Nous n´aurons vu qu´une petite partie de cet immense pays, le plus vaste d´Amérique latine qui couvre la moitié du territoire d´Amérique du sud mais nous avons été séduits par tous les endroits que nous avons visités et par la gentiellesse des brésiliens. Par contre, ce n´est pas ici que nous avons fait des économies, nous avons explosé le budget qui en avait déjà pris un coup en Tanzanie et à Madagascar. Pas grave, nous avons bien profíté, nous avons toujours le moral, la pêche et la santé et c´est avec tout ça que nous abordons la Bolivie, un pays bien différent.