8 novembre 2007

J+37-39 / A la source du Nil bleu

Bahar Dar n’est pas une ville exceptionnelle mais elle a l’avantage d’être extrêmement bien située, au bord du Lac Tana, le plus grand lac d’Ethiopie, 3500 km2, sur lequel se trouvent une trentaines d’îles qui abritent des monastères, et à proximité des Chutes du Nil et de la source du fleuve du même nom. Dès que nous sortons de notre hôtel on nous propose des ballades en bateau à tous les prix et nous décidons d’attendre un peu de voir quelles sont les possibilités. Pour la première journée, nous décidons d’explorer la région à vélo. Contrairement aux autres villes éthiopiennes, Bahar Dar et ses environs sont totalement plats et beaucoup de monde utilise ce mode de transport. Nous louons donc deux bicyclettes tout a fait identiques et partons et allons jusqu’au pont qui enjambe le Nil. Il est gardé par deux soldats, un à chaque bout comme sur chaque pont d’Ethiopie, pour assurer la sécurité et empêcher les gens de prendre des photos. Nous ne verrons pas les hippopotames et les crocodiles dont parlait le guide mais c’est tout de même impressionnant de se retrouver au dessus d’un des deux plus grands fleuves du monde. Nous rejoignons des chemins qui s’enfoncent dans les terres où se mêlent habitations, cultures et forêt. Nous atteindrons les bords du lac Tana où des enfants se lavent et se baignent, parfait pour une petite pause. Nous aurons l’occasion de voir des pêcheurs partir sur leur tankwa, une embarcation traditionnelle ressemblant à une pirogue, faite de papyrus et datant des temps pharaoniques. Nous reprenons nos vélos et nous laissons guider sur les chemins caillouteux avant de rejoindre la route principale. C’est vraiment agréable de se balader sur ces routes avec si peu de circulation, les paysages sont magnifiques et nous parcourons de bonnes distances sans nous en rendre compte. De retour à l’hôtel, nous rencontrons un jeune homme qui nous propose une sortie en bateau le surlendemain pour visiter les monastères. Sa proposition nous intéresse mais nous avons un doute quant à son honnêteté. Nous refusons tout d’abord de lui verser les arrhes, il ne peut nous fournir de reçu, nous lui donnons rendez-vous le lendemain matin et nous laissons la nuit pour réfléchir. Ce soir c’est mon anniversaire, puisque nous sommes en 2000, je fête mes 27 ans et non mes 34 ! Après nous être fait tout propre et tout beau, nous nous installons au restaurant de l’hôtel pour fêter ça, au bord du lac, une chandelle sur la table et un feu tout près. Stan m’a offert une paire de boucles d’oreilles en argent d’artisanat local que nous avions achetée à Addis, et que, pour la petite histoire, j‘ai du payer moi-même, il avait oublié sa carte bleue ! Le lendemain, au programme : visite des Chutes du Nil. Avant de partir nous retrouvons Mola pour voir si cette fois il nous fourni un reçu en échange des arrhes. C’est le cas, nous sommes rassurés et prenons le pari que tout se passera bien pour le bateau. Après une heure de bus nous arrivons dans un village près des chutes. Nous nous acquittons du droit d’entrée et partons à leur recherche, non sans avoir refusé l’aide des dizaines de guides locaux, nous savons que nous n’en avons pas besoin. En chemin nous croisons une foule de personnes qui se rendent au marché dans le village avec leurs ânes, chèvres, vaches et des sacs de nourriture. Après une bonne heure et demie de marche nous les voyons enfin. Elles sont impressionnantes - attendez de voir les photos - mais malheureusement bien moins qu’auparavant, un barrage retient 90 % du débit en amont. Sur le chemin du retour, pendant que j‘attend Stan parti photographier un petit pont de pierre avec l’autorisation du militaire, un homme me propose de me vendre sa Kalachnikov parce qu’il a besoin d’argent. J’ai été surprise et en ai oublié de demander le prix par curiosité !

Dimanche, pendant que certains vont à la messe, nous nous préparons à partir en bateau visiter les monastères. Nous espérons que Mola sera au rendez-vous et nous tombons sur lui des la sortie de l’hôtel. Nous embarquons avec une heure de retard. Le bateau semble très lent et nous nous demandons comment nous aurons le temps de visiter les 5 monastères dans les 5 heures que doit durer la promenade. Nous irons également sur une péninsule sur laquelle nous pourrons trouver des plantations de café. Cela nous intéresse d’ailleurs plus que les monuments religieux. Nous arrivons sur une première ile et au vu du prix exorbitant qui nous est demandé pour entrer, nous refusons, d’autant que nous savons que sur la péninsule se trouve l’un des plus beaux. Direction cette fameuse péninsule ou nous tombons tout de suite sur une semi-foret de caféiers.