24 novembre 2007

J+53-55 / Nous avons découvert le point zéro du café !

Jima se trouve dans la région de Kaffa, d’où d'ailleurs viendrait le mot café et où nous a-t-on dit nous pourrons trouver des forêts et semi-forêts de caféiers. Nous nous rendons au "Coffee Plantation Development Entreprise" où après avoir expliqué à un responsable ce que nous faisons dans le coin et dans le pays, il nous dit où aller pour trouver des caféiers mais surtout nous apprend qu'à quelques kilomètres se trouve ce que nous avons appelé le « point zéro du café », le présumé premier endroit où du café a été découvert ! Il est trop tard pour y aller mais ce sera le programme du lendemain. Nous décidons d'aller au palais d'Abi Jafar qui selon le guide ne se trouve pas très loin. C'est le palais du dernier roi Oromo avant sa réunification au royaume éthiopien par l'empereur Haile Selassie. Nous pensions faire une ballade digestive et c'était une véritable ascension qui nous attendait ! La piste n'en finit pas de grimper et nous n'avons aucune idée de la distance qu'il nous reste à parcourir. A chaque tournant nous espérons voir apparaître le palais. Quand nous y arrivons enfin, nous sommes un peu déçus, nous avions imaginé quelque chose de plus prestigieux que cette maison en bois aux toits en tôle ondulée ! La visite sera rapide, d'autant que les pièces sont vides, tous les meubles sont exposés dans le musée en ville !
Le jour de la mission « point zéro du café » est arrivé. Nous prenons un premier minibus pour rejoindre le village le plus proche de notre objectif. De part et d'autre de la route nous apercevons les caféiers et devant les maisons, des baies sèchent au soleil. Pas de doute nous sommes bien dans la bonne région. Le minibus nous arrête à un embranchement et nous commençons à marcher sur cette route ne sachant pas si des bus l'empruntent ou non. La ballade est agréable et nous rencontrons de nombreuses plantations de caféiers dans lesquelles les paysans récoltent les baies mures, celles qui sont rouges. Un bus nous amènera jusqu'au village suivant. Après une pause Coca-Cola où pratiquement tous les enfants du village se sont massés devant nous, un truc impressionnant ! Nous reprenons la piste à la recherche du « point zéro ». Nous entrons dans une forêt de caféiers à l’ombre d’arbres plus grands. Nous sommes entourés de ces arbres dont la récolte est en train de se faire. Les baies mures sont ramassées par les paysans qui malheureusement ne parlent pas anglais. Dans les grands arbres nous voyons des singes ! De grands singes noirs et blancs avec une longue queue se terminant en plumeau blanc lui aussi. Ils sont difficiles à prendre en photos, ils sont farouches et très rapides. Coté bestioles, il y a aussi les araignées. Elles sont assez grosses et tissent leur toile entre les caféiers au dessus du chemin, heureusement pour nous, assez haut pour que nous ne tombions pas dans leurs filets. Le petit chemin bifurque sur la gauche et s’élargit. Nous arrivons enfin sur ce qui nous a été annoncé comme l’endroit où ont été trouvés les premiers caféiers en Ethiopie, donc les premiers plants au monde ! Un truc énorme ! Comme l’Ethiopie n’est pas les Etats-Unis, pas de tickets d’entrée, pas de pancarte qui clignote ou de musique. Juste une hutte, vide et une stèle récemment posée. L’endroit est tranquille et même si ce n’est peut-être pas ici qu’on poussés les premiers plants de café c’est agréable d’y croire. Pendant que Stan immortalise cet instant par un dessin, je pars à la chasse aux singes. Avec un peu de patience et de silence je parviendrais à prendre quelques photos avec mon modeste zoom. Une petite photo pour se souvenir de cet instant important dans notre tour du monde et nous reprenons la route. Nous croisons des personnes qui nous parlent de la culture des caféiers…, en amharique. Voici ce que nous avons compris mais c’est bien sur sans garantie. Il semblerait que pour multiplier les plants, quand l’arbre a bien produit et qu’il arrive en fin de vie, il soit coupé à sa base. Des rejets poussent à partir de ce moignon de tronc et ce sont ces rejets qui seront bouturés pour donner de nouveaux pieds. Intéressant non ? Nous reprenons un pick-up chargé de sacs de baies rouges et ensuite un minibus pour retourner à Jima, contents de notre journée qui marque un point important de notre tour du monde…