28 février 2008

J+136-140 / Le Carnaval de la pluie

Nous sommes le premier vendredi de février, c´est le jour d´ouverture du carnaval ! Le bus entre en ville par la côte nord, magnifique couché de soleil sur Rio Norde,à l´approche de la rodoviaria nous longeons les hangars, à l´intérieur nous apercevons des géants qui s´y cachent, non ce ne sont pas des géants, mais des chars, les chars du Carnaval de Rio, il y en a des dizaines qui attendent leur tour pour sortir à la nuit tombée et porter les danseurs de leurs écoles de samba pour parader majestueusement sur le sambodromo, espérant finir vainqueur de ces défilés marathons qui nécessitent une année de travail et d´entraînement. Ce n´est pas ce soir que nous les verrons, nous rentrons au quartier pour prendre une bonne nuit de sommeil avant de commencer la fête. Le lendemain le soleil brille, un miracle : le Corcovado resplendie au sommet de sa montagne, c´est décidé aujourd´hui nous irons le saluer et nous ferons ce chemin de croix à pied, on n´est pas des petits bras. Bon d´accord, aussi parce que le funiculaire qui mène au sommet nous coûterait notre budget quotidien. Il est midi, l´ascension commence, au bout d´une heure nous regrettons déjà d´être pauvre. Heureusement à mi-chemin un vendeur de coco est là, nous nous désaltérons mais refuserons ses cachaças et reprenons notre chemin de pénitence: Une heure et demi d´asension plus tard un taxi a pitié de nous et nous dépose gratos au pied du Christ Rédempteur, mais nous étions presque arrivés . Au sommet les nuages s´ammoncellent mais le soleil persiste, la vue en est d´autant plus magnifique, l´immensité de Rio s´étend sous nos yeux. Les gouttes commencent à tomber, le tonnerre gronde, les éclairs se rapprochent, le soleil finit par disparaître ; soudain tout le monde pousse un cri, une décharge électrique parcoure l´assemblée touristique, je suis sûr qu´il y en aura quelques uns pour croire au miracle et qui rentrant chez eux allumeront quelques cierges et prieront pour que leurs maris reviennent, que leurs fils réussissent aux examens ou je ne sais quoi d´autre encore. Devant un tel miracle nous nous inclinons et rebroussons chemin car nous avons rendez-vous dans trois quart d´heure avec les finnois rencontrés à Ouro Preto. Vu le temps qu´on a mis à l´aller, même en descente nous ne serons jamais à l´heure. Nous abandonnons donc la marche pour l´auto-stop et nous arriverons avec à peine vingt minutes de retard, mais ce sera quand même trop tard...pas facile d´avoir rendez-vous avec des nordiques au milieu d´un bandas à Ipanema qui est déjà noir de monde ! On attend un peu au cas ou...mais personne, pas grave on est ici pour faire la fête et on est pas les seuls ! La nuit tombe, la pluie aussi, la bière coule à flot, la température monte...Le carnaval est bel et bien commencé et cela durera quatre jours, je pourrais écrire cela minute par minute mais les images parleront d´elles mêmes...alors soyez heureux pour une fois vous aurez plus d´images à regarder que de texte à lire.
Nous passerons ces quelques jours à festoyer la nuit et dormir le jour, nous recroiserons finalement nos finnois et ferons la rencontre d´une Leticia made in brasil bien sympathique.
La note finale de notre séjour carioca viendra le dernier jour dans le quartier de Lapa, où un apprenti badboy a essayé de me voler mon sac à l´arrache alors qu´il était sur un vélo...je le bouscule un peu, il se vautre et je lui fais comprendre que si il veut mon sac, il y aura du répondant, il me dit de me calmer. Nous préférons rebrousser chemin car il y avait pas mal de mines patibulaires -mais presque- qui traînaient dans le coin. Il est temps de se tirer, on fait nos cliques et nos claques direction les chutes d´Iguaçu 24 heures de bus plus à l´est.