A 5h30 nous nous trouvons sur le port avec une sensation de déjà vu... L´océan est calme comme la veille, ouf, et les pirogues et les quatre piroguiers sont là. Nous y chargeons nos sacs à dos après les avoir mis dans de grands sacs plastique, on n´est jamais trop prudent. Avant de rejoindre l´océan nous traversons un canal et à cette heure la lumière y est magnifique. Les maisons et les bateaux se reflètent dans l´eau et sur l´autre riv
e se trouve la mangrove.
Le vent est au rendez-vous, pas trop fort, tant mieux, ça évitera que les pirogues se retournent mais suffisamment pour que nous nous éloignons de la côte que nous devons longer pendant 80 km assis sur une petite planche de bois. Nous avons fait une pirogue garçons avec Stan et Roger plus leurs deux piroguiers et une pirogue filles, Carmen et moi et nos deux piroguiers. Ils n´arrêtent pas de discuter et de rigoler et on se demande ce qu´ils peuvent bien se dire, aucun des deux ne parle
français. Les deux embarcations se suivent un moment et l´équipe des garçons prennent un peu d´avance. Le soleil commence à chauffer, l´océan est turquoise, nous avons de quoi boire et manger, tout va bien. Vers 10h, le vent tombe et là c´est une autre histoire. Le soleil ne chauffe plus, il brûle, les piroguiers n´ont visiblement pas l´intention de pagayer mais d´attendre qu´il se lève de nouveau. Les garçons sont trop loin pour que nous voyions ce qu´ils font en attendant mais avec Carmen nous nous installons pour lire ou faire une petite sieste -comme les piroguiers- en nous ménageant de l´ombre. Rien ne bougera pendant 3 bonnes heures et tout d´un coup le vent se lève, c´est reparti. Les pirogues filent et sur chacune d´elle un piroguier est obligé de se tenir debout sur le balancier pour éviter qu´on se retourne. Après tout ce temps à attendre ça fait du bien. Nous mettrons tout de même huit heures pour accoster enfin à Bélo, tous les quatre en même temps. Malgré les plastiques, deux des sacs ont pris l´eau mais il fait beau et ça devrait sécher assez rapidement. Nous payons et remercions les piroguiers et comme ce sont eux qui nous ramènerons à Morondava nous leur disons que nous les tiendrons informés de quand nous repartirons. Carmen et moi partons à la recherche de notre hébergement en laissant les garçons à l´ombre avec les sacs. Quand nous revenons pour leur annoncer que les bungalows de chez Dorothé sont parfait, nous recroisons un des piroguiers. Il est accompagné de son fils et d´une femme plus âgée et nous comprenons vite qu´il nous l´a amené parce le pauvre gamin a une vilaine blessure à la main qui semble vieille de plusieurs jours et qui est couverte de sable. Il a un trou entre deux doigts qui semblent nécrosés, c´est gonflé donc infecté et le pauvre petit semble beaucoup souffrir. Il faudrait certainement des antibiotiques. Le père sait que les vazahas ont toujours des médicaments! Effectivement nous en avons mais n´étant pas médecin nous ne prenons pas l´initiative de donner des médicaments qui nous ont été prescrits surtout à un enfant de 4 ans. Nous désinfectons la plaie et la protégeons et essayons de faire comprendre à la grand-mère -le père est dèjà parti- qui ne parle que malgache qu´il ne faut pas enlever le pansement et qu´il faudrait qu´elle revienne nous voir demain pour faire un nouveau pansement.
Nous nous installons dans nos bungalows au bord de l´eau et demandons à Dorothè des bières pour célebrer notre arrivée en admirant le coucher de soleil. Nous sommes contents d´être parvenus jusqu´ici, ça valait le coup !
Vers 20h nous décidons qu´il serait peut-être temps que nous allions trouver un endroit pour dîner et faire un vrai repas. La vache qui rit et les biscuits consommés sur les pirogues c´est bien sympa mais comme nous sommes au bord de la mer nous préférons un bon poisson. Retour au village donc et là nous nous rendons compte que tout est déjà fermé ! Il faut nuit depuis deux heures et dans ce lieu ou il n´y a pas d´électricité les gens se couchent tôt et donc ferment boutique tôt. De toute façon il n´y a pas plus de deux restaurants. C´est loupé pour le poisson et nous ne savons pas trop quoi manger, les épiceries ne proposent pas grand chose et nous ne pouvons pas cuisiner. Nous nous munissons quand même de petits beurre locaux au cas où et retournons chez Dorothé voir si il ne peut pas nous aider. En chemin je me souviens que j´ai dans mon sac un sachet de soupe lyophilisée au poulet et que ça pourrait faire l´affaire. Dorothé nous dit qu´il peut nous faire bouillir de l´eau pour notre soupe et nous apprend que sa femme étant une excellente cuisinière et pourra nous préparer le dîner de demain. Vendu ! Nous préparons la soupe et la dégustons tous les quatre assis dans le sable autour de la cocotte et la trouvons délicieuse, faute de mieux...
Nous nous installons dans nos bungalows au bord de l´eau et demandons à Dorothè des bières pour célebrer notre arrivée en admirant le coucher de soleil. Nous sommes contents d´être parvenus jusqu´ici, ça valait le coup !