Avant de partir en promenade dans les alentours de la ville, nous faisons un petit tour à la banque pour changer nos derniers birrs, mais la banque refuse notre monnaie éthiopienne et nous renvoie vers le marché noir du village ! Nous supposons que l’Ethiopie est un pays trop pauvre et sa monnaie trop instable. Nous voilà à négocier nos restes de birrs, mais nous y perdons. D’un taux de 7 nous passons à 6, par rapport à ce que nous avions changé à Moyale ; nous allons de vendeur en vendeur, et toujours le même taux, on nous propose même de nous les acheter à 5…nous finissons tout de même après une âpre négociation à obtenir 6.05 et ce sera leur denier mot. Bien dégoûtés nous partons découvrir la région, terre rouge-orange qui se détache de façon très nette sur la végétation d’un vert flamboyant. Le tout agrémenté de cônes volcaniques qui ressemblent à des pyramides et des cratères ; comme si les égyptiens étaient passés dans la région pour préparer leurs prototypes il y a quelques millions d’années de cela. De retour de ballade, nous regardons si le bus pour Isiolo est arrivé. Il n’est pas là. Nous glanons quelques informations à propos de la ligne de bus Moyale-Isiolo et nous apprenons que ce n’est absolument pas une ligne régulière comme indiqué dans notre guide, mais que les bus partent quand ils sont plein, mais que personnes ne veut les emprunter vu leur vétustés ! Les passagers préfèrent trouver une voiture personnelle ou monter sur le haut des camions pour les moins fortunés. Donc ce bus journalier se transforme la plupart du temps en bus hebdomadaire, et nous ne l’avons pas pris alors qu’il était là le soir de notre arrivée ; sans commentaire. Nous serons peut-être plus chanceux demain. Le soir à l’hôtel, nous apprenons que la personne qui nous a réveillé le matin venait pour nous proposer de nous emmener à Nairobi ! Voilà ce que c’est de ne pas poser de questions quand on n’est pas réveillé ! Nous avons loup é une super opportunité de quitter le village…
Le lendemain au réveil, le bras de Laetitia a doublé de volume, sans doute le voyage en camion et les 8 heures de poussière sans discontinuer. Heureusement un médecin tient un cabinet dans le même bâtiment que notre hôtel. Rapide diagnostique, infection et elle confirme que la poussière en est sûrement la cause : antibiotiques, anti-inflammatoires, et désinfectant « Sphinx » dont la formule n’est pas indiquée sur la bouteille ; sans doute une préparation d’un rebouteux local ! Nous finissons la journée à vous préparer des textes pour agrémenter le blog, et prier pour que le bus arrive ce soir, car même si ce petit oasis de verdure est très sympathique, nous de l’avons pas prévu au programme et notre avion pour Madagascar décolle le 15 décembre, nous sommes le 22 novembre, soit trois semaines pour visiter le Kenya et la Tanzanie, alors que nous avons passé six semaines en l’Éthiopie. Le compte à rebours est lancé. 18 heures et aucun bus à l’horizon. Demain nous nous lèverons à 6 heures, et passerons en mode auto-stop, car nous ne voulons pas renouveler l’aventure sur le sommet d’un camion, surtout que le bras de Laetitia ne s’est pas encore rétabli.
Petit déjeuner : café, œuf sur le plat, Nescafé et mandazi : pâtisserie locale délicieuse. Toilette au chant du coq, et nous nous enfonçons dans le brouillard direction la station service, le meilleur spot pour catcher des voitures. Au bout d’une heure et demi pas de voiture partant pour le long court, que de la desserte locale. Un jeune homme que nous avions vu l’avant-veille vient nous voir, nous annonçant qu’il a un plan dans un camion, je vais voir au cas ou il y ait de la place en cabine. Faux plan, le camion ne part pas aujourd’hui. Je rejoins Laetitia qui est restée en poste pour guetter les voitures, en chemin je vais voir les voitures à tout hasard. J’arrête un 4x4 flambant neuf, la vitre s’ouvre, je reconnais le gars que nous avions croisé la veille à l’internet et qui galérait comme nous avec la connexion super bas-débit. « Jambo, how are you? » « Fine, did you manage yesterday with your gmail” “Yes I did, with time its’always possible” “So, what do you want?” “ May-be you go to Isiolo” “Not today” “mmm” ‘ But, I leave Marsabit tomorrow to Nairobi, if you’re interested” “Yes, of course !” “ 7AM, tomorrow morning” “Great, how much” “It’s free” “Really ? Asanti sana, see you tomorrow then”. J’annonce la bonne nouvelle à Laetitia, fier comme un pécheur qui ramènerait une prise exceptionnelle à sa femme, de quoi nourrir le foyer pendant plusieurs jours. Sur ce, nous retournons à l’hôtel poser nos affaires. Cela fait sourire l’organisation de l’hôtel. Nous décidons d’occuper notre journée en partant à la découverte de la nature, direction l’entrée du parc, pour voir si nous ne trouvons pas un petit chemin de traverse qui pourrait nous emmener dans cette forêt semi tropicale, et nous le trouvons.
5 heures, réveil. 5h30 Nescafé et oeufs sur le plat. 6h, douche. 6h30 nous sommes sur la piste jouxtant la station service avec la ferme intention de quitter cette maudite ville de Marsabite. Un trucker nous propose de monter sur le sommet de son camion pour à peine le double du prix normal, nous ne demandons même pas pour la cabine. Deux heures plus tard le brouillard commence à se lever et nous n’avons pas bougé d'un centimètre. Un petit jeune vient nous voir et nous propose de chercher un plan pendant que nous tentons le stop.