22 octobre 2007

J+30-33 / Addis Abeba

Notre première mission est de nous rendre à l’hôtel Sheraton. C’est là que se trouve le seul distributeur d’argent de toute l’Ethiopie. Pour y arriver nous traversons les quartiers pauvres de cette ville qui semble plutôt polluée et tombons sur cet immense bâtiment qui parait-il est le plus bel hôtel d’Afrique. Jusque là nous vivions sur les birrs que nous avions échangés contre les francs à Djibouti mais il devient urgent de retirer des espèces. Nous en profiterons pour nous offrir un petit plaisir. Aujourd’hui nous sommes le 19 octobre, cela fait un mois que nous sommes partis. Nous dégustons un délicieux chocolat chaud avec vue sur les jardins qui nous coutera le prix de notre nuit d’hôtel soit 80 birrs ! Cela ne représente que 6,50 euros mais nous ne savons plus si c’est peu pour une chambre ou beaucoup pour des chocolats.De retour à notre réalité de voyageurs à petit budget, nous cherchons un café internet pour voir si enfin nous pouvons nous connecter à notre blog. Malheureusement c’est impossible, ici aussi le débit est trop faible et nous nous demandons comment nous allons faire pour le mettre à jour.
Nous avons un coup de téléphone à passer, un contact à Addis que Fabienne nous a communiqué. Nous devons appeler Nardos, la maman d’Aida qui est la copine du filleul de Fabienne. Nous avions déjà échangé par mail avec Nardos qui nous avait informés que nous étions les bienvenus chez elle et qu’elle tenait à ce que nous l’appelions dès que nous serions à Addis. Elle est ravie de nous entendre et nous convenons de nous voir le lendemain, son cousin Salomon viendra nous chercher pour nous conduire chez elle, il est hors de question que nous restions a l’hôtel ! Nous sommes très contents de pouvoir la rencontrer. Pour fêter ça nous décidons d’aller diner dans un resto français dont le chef est corse. Déception, il est beaucoup trop loin du quartier dans lequel nous sommes. Nous en cherchons un autre plus proche mais tout est déjà fermé. Il n’est que 21 heures mais ici les gens dinent relativement tôt. Deuxième déception, le seul resto ouvert est vraiment minable mais nous n’avons pas le choix. Dépités, nous rentrons à l’hôtel ou pour clore cette super journée nous entamons une chasse aux cafards ! Ils sont moins gros que ceux que nous avons vus à Dire Dawa ou sur le bateau pour Djibouti mais ils sont plus nombreux. Lors de cette poursuite nous trouvons un préservatif saveur café et cela nous fait beaucoup rire.
Le lendemain, Salomon vient nous chercher. Nous traversons toute la ville et arrivons chez Nardos, dans un des nouveaux quartiers chics d’Addis. Elle n’est pas là mais notre chambre est prête, avec salle de bain attenante, le tout plus grand que notre appartement parisien ! C’est un petit paradis qui nous attend pour nous remettre sur pied avant de repartir sur la grand route du café. Après une petite pause, nous décidons d’aller dans le resto français de la veille qui cette fois n’est pas très loin. Nous le trouvons et apprenons que de corse, le chef est devenu sénégalais. Nous y déjeunons quand même, la cuisine est bonne et le cadre agréable. Nous allons ensuite au Musée National ou nous avons rendez-vous avec la vénérable et très âgée Lucy dont le musée détient une copie du squelette. Apres cette émouvante entrevue nous rentrons vers notre cocon doré ou nous faisons enfin connaissance avec Nardos qui est rentrée de sa journée de travail. Elle nous accueille comme si nous faisions partie de sa famille, nous rappelle que nous sommes les bienvenus, de faire comme chez nous et espère que nous resterons quelques jours chez elle. Elle est très intéressée par le thème de notre tour du monde et a plein d’adresses à nous donner. D’ailleurs elle habite juste à côté d’un gros torréfacteur qui exporte dans le monde entier. Nous y allons dès le lendemain, nous dégustons du Yirga Cheffe, qui est avec celui d’Harar une des meilleures variétés de café d’Ethiopie et demandons si nous pouvons visiter l’usine. Rendez-vous est pris pour le lendemain.
C’est grâce à Nardos que nous pouvons mettre le blog à jour. Elle nous a prêté son ordinateur qui nous a permis de taper tous les textes et c’est de son bureau que nous pouvons les mettre en ligne avec les photos. Seuls les administrations et les bureaux disposent du haut-débit, autrement dit, sans elle nous ne pouvions pas du tout nous connecter - encore merci Nardos pour votre gentillesse et votre accueil, ces quelques jours chez vous nous ont fait le plus grand bien et nous ont permis, pour reprendre votre expression, de « remettre du carburant ».
Mercredi matin nous quittons Addis Abeba, cette ville créée à la fin du 19eme siècle par l’Empereur Menelik pour donner à la capitale une position centrale et qui ne cesse de se développer. Nous partons pour le nord, direction le Lac Tana qui donne naissance au Nil bleu. Nous y resterons quelques jours et repasserons par Addis avant de partir pour le sud et la région de Kaffa où se trouvent les origines du café qui est cultivé en Ethiopie depuis plus de deux mille ans.

P.S. finalement si vous pouvez lire ces quelques lignes ce sera grâce à Dinh, qui pourra peut-être se connecter d’Irlande pour les mettre en ligne ; toujours impossible de se connecter d’Ethiopie…