9 octobre 2007

J+16 / En piste pour Moka

8h30, toc toc toc... je me lève, j'ouvre la porte c'est notre motard. Il vient, comme convenu la veille, pour nous prévenir que les deux motos sont prêtes pour nous emmener jusqu'à Moka. Nous prenons rapidement notre petit-déjeuner, une nouvelle fois notre cafetière nous sauve d'un petit-déjeuner à l'eau, car il n'était pas compris dans notre séjour dans ce Club Med de seconde zone. Nos sacs sont sanglés et nous voilà sur nos dromadaires mécaniques, les cheveux dans le vent sur les pistes yéménites, direction Moka, l'un des objectifs principaux de notre venue au Yemen. Deux heures de trajet entre pistes et bitume, dunes de sable et mer turquoise, chameaux et camions Isuzu, et avec une petite pause dans un village où tous les enfants sont venus nous regarder dans le plus grand silence. Nous voyons enfin apparaître quelques signes d'urbanisation, Moka ne doit plus être loin. Quelques minutes plus tard elle se dévoile enfin à nous. Nous la traversons de part en part afin de nous rendre directement au port pour obtenir les renseignements sur le bateau dans lequel nous embarquerons pour Djibouti. Sur notre droite la plus vieille mosquée de la ville dominant un champ de maisons en ruine où quelques-unes toujours debout se disputent les quelques commerces encore ouverts. Cette traversée donne une impression de fin de règne, où les gens sont là pour assister à la mort prochaine de leur cité qu'ils sont incapables de quitter tant la misère et la nostalgie fait d'eux les prisonniers de ce port au passé glorieux.
Nous voilà donc arrivés à Moka, ville morte-vivante depuis que les Ottomans ont quitté le pays et perdu le monopole du café au profit des français et des anglais qui en ont répandu la baie à travers le monde.
Maintenant à chaque fois que nous dégusterons un café Moka, il y aura comme un petit arrière-goût de nostalgie et de vague à l'âme.