28 juin 2008
J+227-233 / Incroyables colombiens Episode II
23 juin 2008
J+224-226 / Interlude : un désert sous la pluie
19 juin 2008
J+217-224 / Incroyables colombiens Episode I
Nous arrivons dans la résidence de Rafael, nous nous présentons au portail, le gardien nous ouvre. On sent que le pays n´est pas sûr. La résidence se compose d´un ensemble de petits immeubles assez modernes. Ana-Lucia -la femme de Rafael- est là et elle aussi est ravie de nous revoir. Le temps de poser nos affaires dans une chambre qu´ils ont préparé pour nous et nous partons dîner dans un centre commercial, pas n´importe lequel : Carrefour. Quand tu pars autour du monde, il faut toujours s´attendre à des expériences nouvelles et inédites. Rafael et Ana-Lucia sont très curieux de notre parcours, nous leur racontons tout en détail. Évidemment la conversation dérive d´elle même vers le café. Rafael est intarissable, nous pouvons lui octroyer le titre de professeur tant sa connaissance est étendue sur le sujet. Il nous parle aussi du programme qu´il nous a préparé. Visite de l´usine dont il est le manager, une trieuse à café ; mais aussi visite d´une ferme qui produit l´un des meilleur café de la région de Tolima, celle du siège local de la "Federacióon Nacional de Cafeteros de Colombia", visite d´un des entrepôts du plus gros exportateur de café de Colombie, d´une entreprise d´engrais naturels spécialisée dans le café... les prochains jours vont être chargés, nous n´aurons pas le temps de nous reposer, mais peu importe. Retour à l´appartement, Rafael nous propose un café, comment refuser ? Il sort sa machine à torréfier, quelques minutes plus tard la douce odeur du café commence à se répandre dans l´appartement. Les grains verts commencent à brunir et à prendre cette belle couleur café. Ensuite il le moud et encore d´autres arômes s´en dégagent. Bonheur et félicité quand il nous sert ce café, le plus frais que nous ayons eu l´occasion de déguster depuis notre visite d´une ferme au pied du Kilimanjaro. Nous nous souhaitons une bonne nuit et allons chacun rejoindre nos chambres. Nous sautons dans un lit deux places au matelas épais, avec des draps ajustés, des oreillers moelleux. Que de bonheur aujourd´hui.
Sept heures Rafael tape à notre porte, il est l´heure de se lever, de prendre une douche, un bon café et de partir visiter son usine à quelques kilomètres de là sur la route de Bogotà. Mais avant de vous parler de cette visite, nous allons causer de celle de la ferme que nous avons fait le lendemain, ce qui facilitera la compréhension du processus. Nous partons de très bonne heure pour une ferme située à deux heures de route d´Ibague, pendant une bonne heure nous suivons
la route de Bogotà avant de bifurquer vers les montagnes où pousse le café, en général entre 1000 et 2000 mètres pour l´arabica. Nous commençons à serpenter sur les sublimes routes colombiennes et avant d´arriver à la ferme nous faisons une petite pause pour prendre un petit-déjeuner à la mode colombienne : saucisses, patacones (bananes écrasées et frites). Une dizaine de minutes plus tard nous abordons des chemins boueux et caillouteux que le 4x4 passe sans aucun problème. Nous nous garons et finissons le chemin à pied. Ferme de taille moyenne parmi la multitude de celles qui produisent ce fameux café colombien que vous trouvez régulièrement chez votre épicier préféré. Une femme nous accueille très gentiement et nous commençons la visite. D´abord nous partons sur les coteaux verdoyants où des saisonniers sont en train de récolter à la main de grosses baies rouges sur des branches chargées comme des grappes de raisin. Nous nous dirigeons ensuite vers un bâtiment où sont déchargés les paniers dans une machine qui en ôtera la peau, par la suite les baies passent sur un tapis qui les emmène vers une machine qui va les laver à grandes eaux. La dernière étape, le séchage se fait dans un séchoir qui permet d´assécher les baies très rapidement. Une fois séchées les baie, qui possèdent encore leur coque jaune, sont mise en sac ; les sacs seront acheminés vers des entrepôts de triage comme l´usine de Rafael. Maintenant je peux revenir à la visite du jour, l´usine de Rafael. Je vous épargnerai tous les détails mais je vais tout de même vous décrire l´essentiel du processus. Les camions chargés de sacs de grains arrivent à l´usine, ils sont pesés puis déchargés. Une fois dans l´entrepôt ils sont vidé
es dans la trieuse, 30 mètres de haut, 20 de large sur une bonne quaranta
ine de long. C´est à ce moment que les grains sont séparés de leur coque, ensuite ils sont triés pour retirer les mauvais grains. Selon la demande du client, le tri peut être très précis, et pour les clients les plus exigeants, une sélection manuelle peut être faite. En général seuls les meilleurs cafés subissent cette ultime étape, car elle en augmente le prix de façon trés significative. Les grains sont ensuite reconditionnés dans des sacs dont on prélève des échantillons qui sont dégustés par les personnes du laboratoire pour évaluer les différentes propriétés, défauts et qualités des grains et des arômes qui sont notés lors de la catation, procédé similaire à celui du vin. Par la suite les sacs destinés à l´exportation subiront des contrôles des douanes colombiennes et parfois américaines très sévères avant de partir pour les différentes régions du monde. C´est seulement en arrivant dans les pays de destination que les grains seront torréfiés, chaque pays ayant sa méthode, mais aussi pour une raison plus simple c´est qu´une fois torréfié le café perd rapidement de sa saveur et doit être moulu et bu dans les deux mois. L´un des plus grands noms de la torréfaction est la maison Illy à Trieste en Italie, d´ailleurs à notre retour nous avons l´intention d´y faire un petit tour, pour achever notre tour du monde en dégustant le meilleur café du monde.
Dans la journée nous visiterons aussi le siège de la Coopérative locale de café, une institution des plus importantes en Colombie car elle gère environ 50% de la production nationale et aide les cultivateurs par des programmes de scolarisation pour les enfants, aide à la construction des routes dans les zones rurales et caféières, mais intervient aussi dans les programmes de santé... Nous passerons aussi dans une ferme qui produit de l´engrais organique de façon industrielle. Tout cela nous a pris trois grosses journées. Notre connaissance en café est maintenant presque professionnelle !!!
Pour notre avant dernier jour à Ibague, des amis d´Ana-Lucia nous invitent à un concert. Laetitia a vu l`affiche dans la rue et m´avertie que cela risque de ne pas être notre meilleur concert. Nous voilà dans la file d´attente et nous sommes rapidement séparés en deux files, une pour les hommes, l´autre pour les femmes. Celle des femmes est infiniment plus longue que celle des hommes, si j´étais misogyne je dirais que c´est mauvais signe ! Nous entrons dans le chapiteau côté VIP, bizarrement ce sont les places les plus au fond. Tables et chaises ambiance cabaret sous tente. Le tout sur fond de musique Salsa, jusque là tout se passe bien. Nous sommes tous les six attablés à déguster des petits verres en attendant que le concert commence. Nous avons le temps de finir une première bouteille et d´entamer largement la seconde. Nous sommes entré dans la salle vers 20 heures, il est maintenant plus de 22 heures. Ça doit être une sacrée star pour se permettre autant de retard. la salle s´impatiente doucement quand enfin vers 23 heures les lumières s´éteignent ; tonnerre d´applaudissements, plein feu sur la scène et c´est à ce moment là que ça tourne mal pour nous. Un quinquagénaire chilien aux allures de Julio Iglesias commence son répertoire ennuyeux à la plus grande joie du public qui reprend en choeur chacune des paroles d`amour de leur idole. Notre torture durera pas moins de deux heures, d´ailleurs nous ne sommes pas les seuls, Rafael n´a pas l´air très emballé non plus. Nous nous disons qu´il est là parce qu´Ana-Lucia nous a invité et qu´il aurait été de mauvais goût qu´il reste chez lui... A la fin du concert vient le moment temps redouté du "alors qu´avez vous pensé du concert ?". Très diplomatiquement Laetita répondra que ce n´est pas sa tasse de café ! Comme on dit, tout cela partait d´un bon sentiment...
Le lendemain c´est dimanche mais ce n´est pas pour autant que Rafael se repose. Il passe la journée à déguster des cafés pour les noter. Le soir nous préparons un repas pour remercier Rafael, Ana-Lucia et ses amis pour leur invitation. Ils nous offrirons des cadeaux couleur café, et nous passerons une bien meilleure soirée que la veille à discuter café, politique et du futur mariage des amis d´Ana-Lucia qui aura lieu la semaine prochaine. Le lendemain Rafael doit partir pour les États-Unis pour une foire internationale de café, quant à nous nous prendrons la route du sud, direction le Désert del Tatacoa.
Dans la journée nous visiterons aussi le siège de la Coopérative locale de café, une institution des plus importantes en Colombie car elle gère environ 50% de la production nationale et aide les cultivateurs par des programmes de scolarisation pour les enfants, aide à la construction des routes dans les zones rurales et caféières, mais intervient aussi dans les programmes de santé... Nous passerons aussi dans une ferme qui produit de l´engrais organique de façon industrielle. Tout cela nous a pris trois grosses journées. Notre connaissance en café est maintenant presque professionnelle !!!
Pour notre avant dernier jour à Ibague, des amis d´Ana-Lucia nous invitent à un concert. Laetitia a vu l`affiche dans la rue et m´avertie que cela risque de ne pas être notre meilleur concert. Nous voilà dans la file d´attente et nous sommes rapidement séparés en deux files, une pour les hommes, l´autre pour les femmes. Celle des femmes est infiniment plus longue que celle des hommes, si j´étais misogyne je dirais que c´est mauvais signe ! Nous entrons dans le chapiteau côté VIP, bizarrement ce sont les places les plus au fond. Tables et chaises ambiance cabaret sous tente. Le tout sur fond de musique Salsa, jusque là tout se passe bien. Nous sommes tous les six attablés à déguster des petits verres en attendant que le concert commence. Nous avons le temps de finir une première bouteille et d´entamer largement la seconde. Nous sommes entré dans la salle vers 20 heures, il est maintenant plus de 22 heures. Ça doit être une sacrée star pour se permettre autant de retard. la salle s´impatiente doucement quand enfin vers 23 heures les lumières s´éteignent ; tonnerre d´applaudissements, plein feu sur la scène et c´est à ce moment là que ça tourne mal pour nous. Un quinquagénaire chilien aux allures de Julio Iglesias commence son répertoire ennuyeux à la plus grande joie du public qui reprend en choeur chacune des paroles d`amour de leur idole. Notre torture durera pas moins de deux heures, d´ailleurs nous ne sommes pas les seuls, Rafael n´a pas l´air très emballé non plus. Nous nous disons qu´il est là parce qu´Ana-Lucia nous a invité et qu´il aurait été de mauvais goût qu´il reste chez lui... A la fin du concert vient le moment temps redouté du "alors qu´avez vous pensé du concert ?". Très diplomatiquement Laetita répondra que ce n´est pas sa tasse de café ! Comme on dit, tout cela partait d´un bon sentiment...
Le lendemain c´est dimanche mais ce n´est pas pour autant que Rafael se repose. Il passe la journée à déguster des cafés pour les noter. Le soir nous préparons un repas pour remercier Rafael, Ana-Lucia et ses amis pour leur invitation. Ils nous offrirons des cadeaux couleur café, et nous passerons une bien meilleure soirée que la veille à discuter café, politique et du futur mariage des amis d´Ana-Lucia qui aura lieu la semaine prochaine. Le lendemain Rafael doit partir pour les États-Unis pour une foire internationale de café, quant à nous nous prendrons la route du sud, direction le Désert del Tatacoa.
8 juin 2008
J+213-217 / En route pour un bon café
Finie la moiteur amazonienne. Nous sommes confortablement installés dans un bus climatisé direction Ciudad Bolivar au Vénézuela, 2000 kilomètres plus au nord. Changement de bus prévu à l´aube à Boa Vista, dernière grosse ville brésilienne avant la frontière vénézuélienne. Suite à quelques problèmes mécaniques, nous loupons la correspondance. Nous sommes maintenant coincés à Boa Vista pour 24 heures de plus. Il fait chaud, un paysage plat, une gare déserte, dans ce décor de rêve nous trouvons un hôtel miteux à deux pas de la gare ; une douche pour nous laver de la sueur du voyage et nous partons à la recherche du centre ville. Nous longeons une immense avenue, peu de voitures et aucun bus. Sous cette chaleur le bout de la route parait très loin. Nous hélons un taxi collectif, à peine plus cher qu´un bus. Quelques minutes plus tard nous descendons du taxi, nous voici dans le centre. Ordinaire et désert, dimanche, 13 h 30 dans une ville de province amazonienne. On zone dans cette cité à l´horizon dégagé et à la chaleur étouffante. Un snack par ci, une glace par là, un supermarché climatisé, des places immenses reliées par des avenues gigantesques, sans voiture pour les arpenter. Quelle étrange cité. Il n´y a donc pas grand chose à faire dans cette ville de plus de 400 000 habitants. Même le cinéma principal qui affiche 4 films n´ouvre pas avant le soir et nous ne voyons pas un seul internet ouvert. Nous avons compris, nous retournons dans notre hôtel minable pour une bonne sieste à l´ombre de notre ventilateur, presque vingt minutes avant de pouvoir trouver un taxi. Nous passons la soirée sur le parking de la gare dans une gargote pour nous restaurer. Quelle journée formidable, rideau et à demain.
7h00, nous sommes seulement trois avec un autre touriste anglais dans un immense bus en direction de la frontière vénézuelienne. Une fois arrivés nous réalisons un change des plus avantageux, environ 25% au dessus du taux officiel, signe d´une économie qui va mal. Quelques kilomètres plus loin, l´anglais nous abandonne pour parcourir la région où se trouve les Tepui, ensemble de plateaux où l´on peut découvrir des écosystèmes uniques et différents du reste de la région. Petit à petit le bus se remplit au fur et à mesure des arrêts. Bien après la tombée de la nuit, nous arrivons à Ciudad Bolivar. Une dame nous parle d´un hôtel rudimentaire pas loin du terminal, nous préférons cela que de traverser une ville inconnue en pleine nuit. Effectivement l´hôtel se trouve à deux pas. Pas de sonnette, alors je donne de la voix, un éclopé taciturne descend nous ouvrir ; il nous montre une chambre et s´en retourne sans avoir décroché un mot. C´est rudimentaire mais vu l´heure ça fait l´affaire.
Le lendemain, je pars explorer le quartier pendant que Laetitia continue d´
arpenter le pays des songes. Un nombre incroyable de vielles caisses américaines hantent les rues de la ville, toutes plus belles et déglinguées les unes que les autres. Marcher sur ces trottoirs nécessite une attention de tous les instants pour ne pas trébucher (dalles décalées, trous béants...), surtout si on veut regarder les murs ornés de graffitis politiques, dont une bonne partie à l´image d´Hugo Chavez. Des poteaux électriques s´élancent et des centaines de fils s´y accrochent pour se croiser dans le ciel comme des toiles d´araignée sans cohésion. Après une heure d´errance à transpirer sous le soleil de Chavez, je rejoins Laetitia pour assister au réveil de la princesse et c´est pas toujours facile ! Nous expédions le petit déjeuner et nous partons explorer la ville, côté historique. Nous sommes en fin de matinée, la population a déjà abandonné les rues brûlantes de ville pour les laisser aux quelques touristes, seules personnes capables de braver les ardeurs du soleil de midi pour admirer quelques bâtisses coloniales laissées par la toute puissante couronne d´Espagne. Nous passerons évidemment par la place Simon Bolivar avant que nos errances et un dernier brin de lucidité ne nous emmènent à l´ombre des arbres du jardin botanique. La chaleur retombe enfin, nous regagnons notre hôtel, sur le chemin nous passons par un cimetière, nous y verrons quelques tombes aux noms bien corses. D´ailleurs ce ne sont pas les seules traces que la diaspora corse a laissé au pays, nous trouvons aussi sur les stands de souvenirs des portes-bonheurs qui ressemblent étrangement à ceux de l´île de beauté : un poing fermé avec le pouce sortant entre l´index et le majeur, mais apparemment les vénézuéliens qui les vendent parmi d´autres biblos en ignorent l´origine. Tout s´explique lorsque l´on sait que beaucoup de corses se sont installés au Venezuela et que deux anciens présidents du pays étaient corses.
A la nuit tombée nous sommes à la gare routière et attendons patiemment notre bus pour la frontière colombienne. Une nuit, un jour de route plus à l`ouest et nous arrivons à San Cristobal côté Vénézuela. Nous passons la soirée aux alentours de la gare, immeubles sans charme, rue bruyante et polluée. Nous mangeons un bout dans une salle déserte avec pour seuls voisins quelques policiers en train de siroter des sodas, le tout sur fond de musique salsa –la Colombie n´est plus très loin-, éclairés par des néons nous inondant d`une lumière blafarde. Le lendemain, nous grimpons dans un tortillard pour la ville frontière, une heu
re de route plus loin. Nous payons un étonnant droit de sortie de territoire mais qui semble tout à fait officiel et reprenons un bus jusqu´à la frontière, il est surchargé de monde, sans climatisation, dix minutes à transpirer et à humer la sueur de tout ce joli monde. Nous faisons la queue à la douane pour faire tamponner notre passeport, nous découvrons sur les murs les têtes des personnes les plus recherchées de Colombie dont Manuel Marulanda, décédé depuis. Nous passons la frontière à pied, nous voilà à Cucuta. Sur les trottoirs s´empilent des centaines de bidons d´essence et attendent le client à l`affût d`un gasoil vénézuélien, sans aucun doute de contrebande et bien meilleur marché qu´à la pompe de TEXACO...nous sautons dans le premier bus direction la gare routière, nous avons encore beaucoup de route à parcourir. Nous avons rendez-vous demain matin à Ibague avec Rafael, l´ami colombien que nous avions rencontré au Pérou, lors de notre randonnée au Matchu-Pitchu. Nous errons de guichet en guichet avant de trouver le bon prix et le bon horaire. Nous choisissons un bus qui part en fin d après-midi et qui arrive dans la matinée. Nous prévenons Rafael et nous partons traîner nos guêtres en ville, rien d´extraordinaire mais animée. De retour à la gare, nous assistons à la fouille complète de notre bus par les douanes, pas besoin d´expliquer ce qu´ils cherchent, la Colombie produit 80% de la cocaïne consommée à l´échelle mondiale. Il est 17 heures le bus démarre, pendant une bonne heure nous pouvons profiter du paysage avant que le soleil ne se couche derrière les montagnes. Petit à petit la faim commence à se faire sentir, mais apparemment le chauffeur est un ascète et n´est pas disposé à faire de pause, nous nous endormons le ventre presque vide, les quelques chips que nous avions ne ne nourrissent pas vraiment. Le soleil se lève, il se passe encore deux bonnes heures quand enfin nous nous arrêtions pour prendre un petit déjeuner dans une sorte de restaurant géant de bord de route, mais adapté à la communauté rurale qui doit être légion dans la région. Un immense parc à bestiaux jouxte le restaurant, drôle d´ambiance de prendre ces corn-flakes parmi des meuglement de vaches et un doux fumet de bouse. Le ventre plein nous repartons, pas pour très longtemps. Nous tombons en panne, nous attendons une demi-heure pour changer de bus. Une nouvelle demi-heure et de nouveau nous nous immobilisons. Devant nous, une longue file de véhicules sont à l´arrêt, des gens sont assis sur le bord de la route et patientent. Nous partons nous renseigner et apprenons qu´une course de vélo est organisée dans la région, nous devrons patienter deux ou trois heures avant de pouvoir repartir. Il fait chaud, très chaud ; on mangerait bien une glace et comme par miracle un tricycle passe et propose toutes sortes de rafraîchissements.
Nous arrivons à Ibague avec à peine 5 heures de retard, nous appelons Rafael, nous nous installons dans un petit kiosque à l´extérieur de la gare et commandons deux expressos avec du café fraîchement moulu.
Rafael arrive :
- ” Holà amigos, ¿Les gusta nuestro café de Colombia?
- Si, mucho, el mejor desde el Kilimanjaro.”
7h00, nous sommes seulement trois avec un autre touriste anglais dans un immense bus en direction de la frontière vénézuelienne. Une fois arrivés nous réalisons un change des plus avantageux, environ 25% au dessus du taux officiel, signe d´une économie qui va mal. Quelques kilomètres plus loin, l´anglais nous abandonne pour parcourir la région où se trouve les Tepui, ensemble de plateaux où l´on peut découvrir des écosystèmes uniques et différents du reste de la région. Petit à petit le bus se remplit au fur et à mesure des arrêts. Bien après la tombée de la nuit, nous arrivons à Ciudad Bolivar. Une dame nous parle d´un hôtel rudimentaire pas loin du terminal, nous préférons cela que de traverser une ville inconnue en pleine nuit. Effectivement l´hôtel se trouve à deux pas. Pas de sonnette, alors je donne de la voix, un éclopé taciturne descend nous ouvrir ; il nous montre une chambre et s´en retourne sans avoir décroché un mot. C´est rudimentaire mais vu l´heure ça fait l´affaire.
Le lendemain, je pars explorer le quartier pendant que Laetitia continue d´
A la nuit tombée nous sommes à la gare routière et attendons patiemment notre bus pour la frontière colombienne. Une nuit, un jour de route plus à l`ouest et nous arrivons à San Cristobal côté Vénézuela. Nous passons la soirée aux alentours de la gare, immeubles sans charme, rue bruyante et polluée. Nous mangeons un bout dans une salle déserte avec pour seuls voisins quelques policiers en train de siroter des sodas, le tout sur fond de musique salsa –la Colombie n´est plus très loin-, éclairés par des néons nous inondant d`une lumière blafarde. Le lendemain, nous grimpons dans un tortillard pour la ville frontière, une heu
Nous arrivons à Ibague avec à peine 5 heures de retard, nous appelons Rafael, nous nous installons dans un petit kiosque à l´extérieur de la gare et commandons deux expressos avec du café fraîchement moulu.
Rafael arrive :
- ” Holà amigos, ¿Les gusta nuestro café de Colombia?
- Si, mucho, el mejor desde el Kilimanjaro.”
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