16 mai 2008

J+194-203 / Jungle Fever

Après trois jours de lancha, bateau rappelant ceux du Mississippi, les roues à aubes en moins, nous débarquons à la triple frontière - Pérou, Colombie, Brésil - sur la rive péruvienne, petit village sans électricité. Formalités douanières accomplies, nous nous laissons entraîner par un rabatteur et quelques minutes plus tard nous sommes sur une barque pour passer du côté colombien de l´Amazonie : Leticia. Elle est plus grande que le trou paumé du Pérou, en dehors du nom, elle n´est ni excitante, ni jolie ; la ville pas ma chérie !!! Notre rabatteur nous emmène jusqu´à un petit hôtel sympathique, Gustavo, le propriétaire nous laissera sa chambre, la seule avec un lit deux places, attenante au jardin, murs de bois et toit de palme. Pendant deux jours nous voyons comment organiser une randonnée dans la jungle, Gustavo nous trouve un guide et nous organise une randonnée de 5 jours pour pas cher, parfait pour nous. En plus il nous fourni les hamacs (équipés de moustiquaires) et des bottes à nos tailles. Nous occupons ces deux jours à nous balader en ville et dans les environs et enfin arrive le jour tant attendu. Gustavo part faire les courses –la nourriture dont nous aurons besoin pendant ces 5 jours-, pendant ce temps nous finissons nos sacs et à 10 heures le taxi arrive pour nous emmener jusqu´au port ; de là nous prenons un bateau « Rapido » pour Puerta Libertad, 50 kilomètres en amont. Dans le village, Gustavo, le guide (et oui, le proprio de l´hôtel et le guide ont le même prénom) nous attend avec le sourire. Nous nous rendons chez lui, il sépare les courses en deux sacs, un pour lui et l´autre Amador, le chasseur qui va nous accompagner. Pour nous, les bonbonnes d´eau et nos petits sacs à dos. Il est midi, il fait chaud, nous sommes plus près que jamais de la jungle. Gustavo donne le signal, c´est l´heure d´enfiler les bottes et de quitter tout repère urbain. Le chasseur en tête, sac sur le dos sanglé par le front, Gustavo derrière et nous au milieu. Cet ordre de marche sera respecté pendant cinq jours. Dix minutes pour sortir du village, nous passons par une plantation de manioc, puis une bananeraie, enfin la forêt. Un sentier étroit, souvent encombré d´arbres morts dans un état de pourrissement parfois avancé. Les arbres qui ne sont pas au sol, s´élancent vers la canopée qui nous couvre de son ombre de dentelle ensoleillée du haut de ses 40 mètres. Heureux nous marchons vers notre campement, annoncé à trois heures d´ici. La marche en elle-même n´est pas difficile mais on doit être attentif aux branches, aux troncs, aux flaques de boues et autres obstacles. Il nous faudra plus de 4 heures de marche et de moiteur pour arriver au campement dominant une petite rivière pourvue d´une cascade d´eau claire. Les guides installent les hamacs sous la cabane, Gustavo s´occupe du feu qu´il démarre avec une boule de résine récupérée sur un arbre connu par lui pour sa sève qui brûle longtemps. Le temps de faire un café et une pluie torrentielle vient troubler la partie ; nous nous rabattons en catastrophe sous la cabane dont le toit de palme ne tarde pas à montrer ses faiblesses. Les hamacs sont trempés. Nous buvons notre café entre les filets d´eau qui s´écoulent au dessus de nos têtes et le feu meurt noyé sous la pluie, Bien fatigués nous allons nous coucher après avoir bâché nos moustiquaires et sans possibilité de manger ce soir.L´aube se lève, la forêt s´éveille doucement et nous avec. Il est 6 heures, la pluie a cessé. Un bon café, une toilette ; nous sommes prêt pour notre première journée dans la jungle. Le chasseur retourne au village pour chercher une bâche afin de rendre le toit de notre cabane parfaitement étanche et son fusil. Pendant ce temps nous partons avec Gustavo dans les alentours, il nous montre différent arbres, notamment celui dont se servent les indiens pour allumer les feux. Pour nous montrer d´où vient la résine, il abat l´arbre à coup de machette, simple et efficace !!! Un arbre de trente mètres qui s´écroule c´est impressionnant, une chute au ralentit et en puissance. Sur le retour il nous montre quelques plantes et nous fait gouter des fruits. En attendant le retour du chasseur nous mangeons un bout et Gustavo nous parle un peu de lui et nous apprend qu´il est l´un des trois chamans de son village, un pouvoir qu´il a hérité de son grand-père. Au cours de la discussion il nous indique près du camp un arbre-esprit qui veille sur nous, nous voilà rassurés. Malheureusement il n´a aucun remède contre les moustiques. Nous profitons de cette protection spirituelle pour nous plonger dans nos hamacs. Avant la tombée de la nuit nous dînons, et attendons encore une heure que la nuit soit bien dense, enfilons nos bottes et partons à la lumière de nos lampes-torches. Ce soir nous allons chasser le caïman. Après une heure de marche nous commençons à longer un cours d´eau, régulièrement notre chasseur plonger le faisceau de sa lampe dans le lit de la rivière et après un quart d´heure de traque il débusque l´objet de sa convoitise. Mais le caïman reste invisible à nos yeux de citadins, il faudra que nous descendions dans l´eau et qu´Amador lui mette la lampe presque dessus pour que nous le voyions enfin. Ce pauvre caïman aveuglé par la lampe torche n´a aucune chance quand la machette du chasseur lui entaille la tête de façon définitive. Il place le caïman sur le tronc d´un arbre. Nous continuons notre chemin en quête d´une autre proie, la seule que nous trouverons ce sera une tarentule, charmante petite araignée bien velue et grosse comme la main. Gustavo nous indique que celle-ci n´est qu´une enfant. Nous retournons au camp avant que les mauvais esprits ne soient de sortie, selon les dire de notre guide chaman, ils sortent vers 11 heures, un peu comme nous quand on va boire un coup...Cette nuit nous dormirons au sec, la bâche a été posée dans l´après-midi et il ne pleut pas. Dès 6 heures nous sommes debout au chant du perroquet, beaucoup plus sympathique que celui du coq. Les moustiques recouvrent la moustiquaire prêts à l´attaque mais nous n´avons pas le choix il faut bien sortir. Pendant que nous buvons notre café, encore un peu dans le coltar ; Amador s´active pour préparer le caïman en le passant au dessus du feu afin de lui retirer les écailles –après il sera doux comme un bébé nous dit-il-, sans plus de finesse culinaire il le pose sur le feu. Nous le mangeons avec du manioc et le trouverons plutôt bon. Un petit nettoyage à la rivière, et nous enfilons nos bottes et nos fringues de plus en plus sales. Nous partons en virée forestière. Au programme singes et tarentules que le chasseur ira chercher à la main au fond de son trou. De retour, les guêpes ont envahit le campement, attirées par l´odeur du caïman et d´autres restes culinaires. Le guide préfère que nous changions de campement. Nous remballons les affaires et nous nous mettons en route. Nous arriverons une bonne heure avant la nuit, ce qui laisse le temps aux guides de nous montrer leur savoir-faire en survie en forêt et de construire en moins d´une demi heure un abri pour dormir. L´emplacement n´est pas aussi bien que le précédent, pas d´eau clair et à la tombée du jour, les moustiques passent à l´action. Du jamais vu. D´un seul coup j´en tue trois sur mon pied. En permanence nous sommes agacés par leur vrombissement, ils sont si nombreux qu´ils produisent un bruit sourd qui donne une impression d´être au cœur d´une usine naturelle qui jamais ne s´arrête. Bref pas de temps à perdre, nous expédions le repas du soir et nous nous réfugions sous nos moustiquaires avec nos bouquins. Pendant la nuit, je constate que nos guides prennent notre sécurité très au sérieux, à peine le temps de me lever pour aller pisser que la torche de Gustavo s´allume pour vérifier si tout se passe bien. D´ailleurs le lendemain, nous le verrons prier tout en fumant son tabac, il nous expliquera que cette substance est nocive pour les non initiés, mais très bonne pour les chamans, je crois que je vais devenir chaman !!! Dans l´après-midi nous partons taquiner le poisson, le nous n´est pas approprié car il n ´y a qu´une seule canne celle du guide car il a oublié de nous en préparer une. Pas grave la pêche m´ennui profondément. Pendant que nous le suivons se déplaçant le long du cours d´eau à la recherche de notre futur dîner, nous regardons les plantes vertes, les fougères arborescentes, les fleurs, les processions de fourmis, les papillons, libellules, les mousses...bref tout le joli petit écosystème qui compose la forêt d´Amazonie. Nous essayons de repérer des toucans, l´oiseau préféré de Laetitia, nous les entendons mais la canopée est bien trop haute pour nos yeux. De retour de notre partie de pêche nous nous apprêtons pour une sieste, direction les hamacs. Je remarque la présence de petits êtres appelés termites qui se baladent sur la moustiquaire, et plus je m`approche plus j´en vois, elles sont des centaines, non des milliers. Je suis du regard cette autoroute, elle remonte jusqu´à une jonction ou une route prend la direction du sommet de l´arbre, tandis que l´artère principale, égale à une highway made in USA, plonge vers le sol...Et ça bosse les termites, elles sont déjà en train de damer le terrain avec leur sécrétion marron, la corde, mon sac et la moustiquaire sont déjà bien goudronnés. Changement de point d´attache pour le hamac, nettoyage du reste et la sieste peut commencer. Une petite promenade en solo dans les environs, je découvre de jolies petites maisons de scarabées s´élevant comme de petites cheminées sur le sol chaotique de la jungle. Un peu avant la tombée de la nuit nous préparons nos petits poissons, une casserole, les poissons, un oignon, des petites morceaux de carotte, une pincée de sel, nous attendons que la magie du feu opère et nous les dégustons avant de nous faire déguster par les moustiques qui commencent à se rassembler pour une ultime attaque de nuit, mais nous préparons nos défenses et en nous aspergeant de produit répulsif puissance maximum. Rapidement nos espoirs sont réduits à néant face à la voracité de ces moustiques sans aucun doute mutants et portés par la puissance de la Pacha-Mama. Heureusement ce soir nous partons en ballade à la recherche de singes nocturnes ce qui nous éloigne des moustiques, à croire qu´ils se sont regroupés dans notre campement. Équipés de nos lampes nous suivons Amador qui régulièrement éteint sa torche nous invitant de façon implicite à faire de même. Nous sommes plongés dans une obscurité totale, perdant notre sens premier ; notre ouïe prend le relais, sollicitée de façon incroyable par le nombre de sons qui viennent de toute part, croassements, battements d´ailes tous proches, sifflements et hululements, craquements de branche dans le lointain, caquetages...et la lumière se rallume et Amador prend une direction en se débarrassant de quelques branches en moulinant avec sa machette. Lui, le chasseur, a entendu un bruit, nous rien, encore noyés parmi les milliers de bruits que la forêt produit en permanence. Nous ferons plusieurs haltes, à chacune d´elle le chasseur réoriente notre course ; il finit par diriger sa lampe vers la cime des arbres et nous voyons deux yeux s´illuminer en nous fixant...voilà nous avons vu un singe nocturne, c´est formidable. Nous rebroussons chemin, arrivons au camp pour nous faire dévorer par ces enfoirés de moustiques, le mot n´est pas trop fort, je vous assure. Nous nous réfugions sous nos moustiquaires avant de rassembler à un adolescent prêt pour le dermato.Le lendemain matin, café-moustiques. Nous quittons le camp pour le village, notre dernière marche dans la jungle, nous ouvrons grands les yeux et les oreilles. Deux heures de marche. Régulièrement Gustavo donne, comme à son habitude, des coups de machette dans un arbre qui résonne comme un tam-tam. Contrairement aux autres fois, aujourd´hui il y a une réponse. Nous nous rapprochons de la civilisation ; quelques minutes plus tard, nous arrivons sur un chantier forestier, beaucoup de gens du village sont là pour mettre à bas les arbres, qui seront bientôt remplacés par des bananiers ou du manioc. Nous passons notre chemin suivis par deux marmots bien contents de notre passage. Nous longeons plusieurs champs et petit à petit la chaleur devient de plus en plus forte à mesure que nous quittons l´ombre de la canopée. Arrivés au village, le chasseur rejoint sa maison et nous celle de Gustavo. Petite discussion avec la femme de Gustavo, résultat un collier et deux bracelets vendus. Cet achat nous permet de nous rendre compte que le village est gravement touché par l´analphabétisme. Comme Gustavo qui se fait lire les textes par son fils, sa femme à demandé à sa fille de faire l´addition pour savoir combien je lui devais. Puis nous déjeunons, des bonnes pâtes au thon, entourés de toute la smala, Gustavo et sa femme sont les heureux parents de 5 enfants. Une petite sieste avant que le chasseur nous rejoigne pour notre promenade en pirogue sur une des branches de l´amazone. Au début la pirogue se faufile entre les arbres ce qui donne l´impression de passer par des sentiers aquatiques. Pendant la saison sèche ces passages peuvent être empruntés à pied mais nous sommes encore en saison des pluies et le niveau du fleuve est 15 mètres plus haut. L´œil aux l´aguets, le chasseur repère une chose à la cime d´un arbre, nous avons beau essayer de faire chavirer la barque en scrutant le sommet des arbres, nous ne voyons rien. Nous repartons et immédiatement après avoir passé un coude, Gustavo récupère une machette auprès d´un autre gars du "pueblo" et nous entamons un demi-tour pour rejoindre l´arbre où Amador avait repéré sa proie. Gustavo, la machette en bandoulière grimpe à l´arbre avec une dextérité insoupçonnée. En moins de deux minutes il a rejoint la canopée, une minute plus tard nous entendons dégringoler quelque chose, nous craignons le pire, du genre Gustavo qui a loupé une branche ou un singe décapité. Amador dirige la pirogue vers le point d´impact, passe derrière l´arbre et commence à lutter ferme avec une bête, qui n´a pas l´air très conciliante. Mais Amador sortira vainqueur de cette lutte inégale et ramène un paresseux qu´il balance comme un sac de patate dans la pirogue. Immédiatement le bestiau veut prendre la tangente mais il est saisit par le colback et rebalancé dans le fond du bateau. Gustavo nous rejoint et pendant ce temps le paresseux retente une échappée, rien à faire. Cette fois le chasseur l´attache et nous repartons. Le regard triste le paresseux regarde sa maison s´en aller. Du bluff car la corde n´était pas bien attachée et il réussit, avec la complicité de Laetitia qui avait vue la possibilité d´évasion et qui comme tout Corse qui se respecte a su tenir sa langue. Notre héros plonge dans la rivière. Beaucoup plus habile dans l´eau que sur terre, il entame une longueur en direction de la rive à une vitesse étonnante. Le chasseur n´apprécie pas cette escapade fait pivoter la barque et le rejoint avant qu´il n´est eu le temps d´atteindre les arbres. Cette fois s´en est finit de la liberté, il passera le reste du trajet à regarder tristement la berge et quand au retour nous repasserons devant l´endroit de sa capture il tendra le bras, comme le faisait un certain personnage dans le célèbre navet de Steven Spielberg. Nous sommes attristés du sort du paresseux et demandons ce qu´il compte en faire, pas le tuer au moins ? Ce pauvre paresseux est promit à un avenir peu radieux. Amador nous explique tout content qu´il va servir de modèle photographique pour les touristes de passage au village. C´est toujours mieux que de finir dans une assiette, mais tout de même moins bien que de taper la sieste au sommet des arbres en regardant le vol des perroquets.Avant la tombée de la nuit, le village reçoit sa livraison de touristes quotidienne. L´un des gars du village enfile son déguisement d´indien de la forêt pour faire son show, des petits stands de souvenirs s´installent le long de l´allée centrale en quelques minutes. Les singes, perroquets, paresseux sont de sortis au bout d´une ficelle prêts à être photographiés par qui voudra bien lâcher quelques pesos. Le village est transformé pour la circonstance et retrouvera son calme et son aspect dès les touristes partis.
Après le repas du soir, et que Gustavo soit revenu de la consultation chamanique, nous avons une discussion avec lui, au cours de laquelle il fera une prière pour nous. Nous le remercions lui et sa famille et nous allons nous coucher. A l´aube le village se réveille au chant du coq. Deux heures plus tard nous sommes dans une pirogue sur le bord de l´Amazone ; nous attendons le passage du Rapido pour Leticia. Gustavo embarque avec nous, sans doute pour récupérer le fruit de son travail auprès de l´autre Gustavo qui d´ailleurs nous attend sur le quai à Leticia et qui a l´air tout étonné que le guide soit revenu avec nous. Nous prenons un taxi pour la Posada, Gustavo le guide voudra y aller à pied, nous l´invitons à venir avec nous. A la maison, les deux Gustavo auront une discussion privée. Nous invitons Gustavo le guide à venir boire un coup. Gustavo le propriétaire s´y oppose presque. Tous les trois, nous prenons un bon petit-déjeuner et ensuite nous passons dans un cybercafé, Gustavo voudrait que nous lui créions une adresse email mais nous nous rendrons qu´il ne sait ni lire, ni écrire et qu´il ignore sa date de naissance. Espérons qu´il se fera aidé par l´un de ses enfants qui eux ont la chance de pouvoir aller à l´école. Nous nous quittons là, heureux des quelques jours que nous avons passé avec lui au cœur de la forêt amazonienne. Demain nous partons pour Manaus, encore plusieurs jours de bateau au rythme du fleuve et cette fois nous allons acheter des hamacs dignes de ce nom. Gustavo de la Posada nous propose son aide pour acheter les billets le lendemain, parfait. A la nuit tombée nous partons à la recherche d´un petit restaurant pour dîner en amoureux, c´est bon de s´asseoir en tête à tête avec une assiette, un vrai repas et une bonne bière. Pas de grâce matinée pour les voyageurs, nous partons avec les bicyclettes de Gustavo sous la chaleur amazonienne pour valider notre sortie de territoire colombien, puis notre entrée en terre brésilienne. D´abord direction l´aéroport de Leticia, résultat un tampon et un litre de sueur. Heureusement que le bureau des douanes possède la climatisation. Nous reprenons nos vélos pour Tabatinga, ville jumelle de Leticia côté brésilien, un nouveau litre de sueur dépensé et notre tampon d´entrée. La course continue, nous devons trouver l´argent pour nos billets, nous ne trouvons pas de distributeur côté brésilien, retirons du côté colombien, puis changeons nos pesos en reais. Retour à la posada, je repars en moto avec Gustavo pour le port de Tabatinga. Gustavo discute avec le receveur, le contact est mauvais. Nous repartons pour un autre port, un bateau plus petit, en moins bon état mais l´accueil est plus chaleureux sur le "Dom Manoel", j´aurai même une petite ristourne, de 150, nous passons à 140 grâce à mon deuxième prénom : Manuel. Souvent les gens préfèrent utiliser mon deuxième prénom, Stanislas est trop compliqué à prononcer, Manuel beaucoup plus familier pour les latino-américains. Nous installons les hamacs sur le pont, et retour à l´hôtel pour chercher Laetitia. En aparté, nous avons une petite discussion avec Laetitia, qui me rappelle que Gustavo nous avait dit que s’il y avait deux bateaux nous pouvions toucher le billet à 100. Nous en parlons à Gustavo, qui prétexte qu´il ne pouvait pas demander de ristourne car il était de la ville et que cela aurait été mal venu de sa part de demander un tarif préférentiel. En y repensant je me souviens que lors de la discussion avec la dame, j´ai cru entendre le mot "commission" ; le doute s´installe sur la probité du bonhomme. Tout cela n´est pas bien grave, nous partons déjeuner dans un restaurant à pas cher. Il est 13 heures, nous prenons un minibus dans un état limite mais qui arrive tout de même à destination. Nous embarquons, regagnons nos hamacs, il y a en a beaucoup d´installés sur le pont, beaucoup plus que tout à l´heure et que lors de notre trajet pour arriver jusqu´à Leticia. Le temps se couvre et une pluie violente s´abat sur le port.