Sur le chemin du retour, nous croisons d´autres fermiers et à la vue de leurs bicoques on se rend vite compte que la situation n´est pas beaucoup plus brillante. Pendant que nous discutons, un témoin de Jéhovah nous aborde pour nous compter la bonne parole de ce Dieu si généreux qui fait tant pour la misère du monde. Il n´y a qu´à voir la prolifération des sectes dans ce petit village d´à peine 5 000 habitants, où la plupart des gens se font exploiter par des commerçants peu scrupuleux et souffrent d´illettrisme et vous comprendrez qu´un des seuls espoirs est de pousser les portes de ces sectes qui vont sans aucun doute les aider à sortir de la misère... Au moins en priant on pense à autre chose et on peut espérer que la vie sera meilleure quand notre âme ira rejoindre le ciel, là-haut le soleil brille...Sur ce je renvois ce saint homme vers des âmes plus à même de comprendre la sainte parole du Fils de Dieu.
A la nuit tombée le Général et son épouse sont de retour et nous partons aussitôt pour le village d´Ambohimsafy. Le village est encore plus petit que le précédent, une cinquantaine de maisons au bord du fleuve, face à une majestueuse montagne qui prête à la méditation quand la nuit s´éclaire d´étoiles. La maison du général se situe en hauteur par rapport au village et donne une bonne vue d´ensemble sur celui-ci. Pas de confort superflu, une cahute avec un trou pour les toilettes, un seau et un pichet d´eau chaude pour la salle de bain, trois pièces plus une petite cuisine au charbon de bois et un groupe électrogène, le seul du village. Nous sommes huit à loger pour les fêtes chez le Général, la femme du Général, sa soeur et son bébé, deux neveux et nous-même. Le Général débouche une THB de bienvenue, le neveu fait une rapide prière et nous pouvons commencer le repas tout en discutant de la politique locale et nationale. Mariette a perdu aux de
Le lendemain veille de Noël, nous aidons Mariette à finir de préparer des petites pochettes remplies de sucreries qu´elle distribuera à la sortie de la messe de Noël. Tous les ans elle en confectionne plus de mille ! Mariette et le Général ont beaucoup d´idées pour aider les habitants du village et surtout ils les mettent en place. Je part ensuite avec Roseline, une amie de la famille qui rigole tout le temps, pour décorer le sapin de Noël au temple lutherien du village. Elle ne parle pas français et moi le malgache mais pas besoin de parler pour accrocher des boules et des guirlandes. Des enfants amusés de ma présence sont là et jouent en attendant que le sapin soit prêt. Dans l´après-midi tout le monde se prépare pour la veillée, notamment les fillettes et les femmes qui se font de jolies coiffures nattées. La veillée commencera vers 20h au temple et se terminera vers 1h du matin ! Ce soir tous les enfants du village et de ceux des environs vont présenter les chants et les poèmes qu´ils ont appris ces dernières semaines. Lorsque nous entrons dans le temple, il est plein à craquer, les adultes occupent les bancs et tous les enfants sont assis par terre. Trois chaises nous ont été réservées. Les groupes d´enfants défilent les uns après les autres et tous semblent très fiers de chanter devant leur famille. C´est un peu long mais très agréable de voir toute cette communauté heureuse de partager c
Le lendemain, ça y est, c´est Noël. Les gens se font tout beaux pour se rendre au temple pour la messe. Encore une fois les chants emplissent le lieu et la joie semble au rendez-vous. A la sortie de l´office, Mariette distribue ses friandises aux enfants qui l´attendent. Tous repartiront avec leur petit sachet, pour certains c´est peut-être le seul cadeau qu´ils recevront. Après un très bon déjeuner et une petite sieste, le Général et Mariette nous ramènent à Tolongoina. Le lendemain nous avons rendez-vous avec Jean-Baptiste pour deux jours d´excursion dans la région. Malheureusement dés notre arrivée au village, il nous apprend qu´il y a eu un décès dans sa famille et qu´il ne pourra pas honorer sa promesse. Bien-sûr nous comprenons et décidons donc de quitter le village le lendemain.