C'est parti pour un rodéo de deux heures sur les routes de montagne yéménites dans un pick-up chargé à bloc et avec un chauffeur prêt à prendre tous les risques pour nous mener à bon port. Sur cette route digne des meilleurs westerns spaghetti nous passons deux check-points, doublons des camions crachant fumée et poussière, traversons des hameaux ou une foule de gens viennent se ravitailler, dans l'un d'eux une altercation, les djambias sont de sortie. Pas le temps pour nous d'en voir plus car le chauffeur ne s'en émeut pas et continue son ascension vers Manakha. La nuit tombée nous voilà au Tourist Hotel. Nous nous installons dans notre chambre avant de passer enfin à table pour un dîner gargantuesque puis une petite promenade digestive pour nous ravitailler en cigarettes - 0,50 euros le paquet - et nous rendre compte que le village ressemble à une décharge à ciel ouvert avec des gens qui vivent dedans !!! Nous rentrons rapidement à l'hôtel car l'app
e rocheux.L'arrivée nous enchante malgré la fatigue qui commence à s'accumuler dans nos petites jambes de citadins. Mais la pauvreté des gens qui y habitent, son état de délabrement et les détritus qui jalonnent ses petites ruelles lui retirent sa splendeur. Sur la route du retour nous nous arrêtons pour nous préparer un petit café avec la cafetière italienne que nous avons emportée. Pas moins de trois quart d'heure de préparation pour deux demi-verres d'un café made in Yemen. Il nous faut encore plus de deux heures pour rejoindre Al Hajjarah ou nous passons la soirée à discuter et à jouer aux dominos avec les employés du funduq. Rendez-vous est pris le lendemain avec Djelel qui habite le village et qui se propose de nous le faire visiter.